vendredi, 02 juin 2023 09:54

Baisse du cheptel bovins : "Que la Cour des comptes s'occupe de ses affaires et les vaches seront bien gardées"

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Dans son dernier rapport, la Cour des comptes préconise de baisser le cheptel bovins en France, pour lutter contre le réchauffement climatique et estimant que les aides publiques sont trop importantes. Les politiques et responsables agricoles de Haute-Loire réagissent tous en choeur.

Vendredi matin, les parlementaires, les responsables agricoles, les syndicats majoritaires, les présidents de Département et de Région étaient réunis dans la cour de la ferme de la famille Liotard à Saint-Germain-Laprade, le GAEC de Clapou, pour ruminer contre le rapport de la Cour des comptes, sorti le 24 mai. La juridiction préconise de baisser le cheptel de bovins dans le pays pour lutter contre le réchauffement climatique, pointant au passage le modèle économique laitier français recevant 4,3 milliards d'euros d'aides publiques, alors que des éleveurs tirent le diable par la queue.

Ils défendent le modèle actuel

Autant dire que ce conseil est mal passé en Haute-Loire, dans les rangs de la profession et des politiques. Ils ont voulu le faire savoir. "Je demande que la Cour des comptes s'occupe de ses affaires et les vaches seront bien gardées", commence tout de go Marie-Agnès Petit, la présidente du Département, qui se dit étonnée de ce rapport. "L'élevage est bénéfique, c'est de l'économie, du social, de l'aménagement de territoire. Baisser le cheptel, c'est la fin de l'agriculture, c'est la fin des agriculteurs."

"Touchez pas à nos vaches"

Laurent Wauquiez, président de Région, a lui aussi le sens de la formule et scande : "Touchez pas à nos vaches. Il faut se pincer pour le croire. Les magistrats de la Cour des comptes ont oublié une chose, c'est que les vaches sont dans des prairies qui stockent justement du CO2. Je le dis haut et fort : on a en France l'agriculture la plus respectueuse au monde. Acheter français, c'est agir pour la planète. La Cour des comptes n'y connaît rien et donne des leçons à tout le monde."

L'agriculture comme le nucléaire ?

Jean-Pierre Vigier, député, estime au contraire qu'il faut augmenter le nombre de vaches : "Les importations ont augmenté de 22 % entre 2021 et 2022. Il faut davantage de vaches pour retrouver notre souverainté alimentaire."

Isabelle Valentin, la deuxième députée, se dit inquiète : "On est en train de détruire l'agriculture, comme on l'a fait avec le nucléaire."

La peur de la viande cellulaire

Côté sénateurs, Olivier Cigolotti juge ce rapport comme "une hérésie, on frise le ridicule". Laurent Duplomb, lui-même agriculteur, parle "ineptie et insulte". "La technocratie abrutissante veut faire la politique de notre pays. Et c'est une insulte pour tous ceux qui travaillent plus de 60 heures par semaine."

Quant à Yannick Fialip, président de la Chambre d'agriculture, il prévient : "On a développé la viande cellulaire. 3-4 start-ups privatisent la filière. Et on parle de 4 milliards d'aides à l'agriculture pour justifier la baisse du nombre de vaches, je ne sais pas d'où sort ce chiffre, c'est plutôt 600 millions d'euros, c'est pas pareil. Je trouve que c'est un rapport à charge."

Dernière modification le vendredi, 02 juin 2023 11:00

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