vendredi, 03 février 2023 15:16

Loi sur la fin de vie : « Plus j’avance, moins je sais quelle est la bonne solution »

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Isabelle Valentin, membre de la commission des affaires sociales au sein de l'Assemblée Nationale, a réuni les acteurs concernés par la fin de vie afin de pouvoir échanger sur le sujet et d'avoir une réflexion en circonscription avant les débats au sein de l'hémicycle.

Au printemps, un texte de loi devrait arriver pour évoquer la délicate question de la fin de vie. Afin de nourrir sa réflexion sur le sujet, la députée Les Républicains a réuni jeudi des professionnels et des associations engagées. On retrouvait des responsables d'Ehpad, des spécialistes des soins palliatifs, la mutuelle MGEN (dont le manifeste fin de vie  souhaite "rendre effectif le droit au respect et à la dignité jusqu'à la fin"), des représentants d'Instance Ethique 43, l'association Alliance Vita aussi.

Plus que pour tout autre sujet, la députée d'Yssingeaux souhaite "prendre de la hauteur" et admet que ce thème l'empêche de dormir. "C'est de l'hypocrisie de laisser partir les gens en Belgique, en Suisse ou ailleurs. On doit s'interroger."

Trois lois depuis 1999

Après 1999, 2005 et 2016 avec la loi Claeys-Leonetti qui crée de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie, une nouvelle loi est attendue en discussion en 2023. "Cette loi couvre 95 % des situations." Jacques Labrosse, président d'Instance Ethique 43, convient que la loi répond à la question des décès à court terme mais pas de la sédation à moyen terme pour des pathologies comme la maladie de Charcot, la sclérose en plaques...

Euthanasie, suicide assistée, aide active à mourir...

Isabelle Valentin met aussi l'accent sur le vocabulaire à employer, entre euthanasie, suicide assisté, aide active à mourir aussi. Ce qui peut avoir son importance dans le choix des directives anticipées, quand une personne fait connaître son choix en cas de complication de sa santé. "Il est toujours plus facile de parler de la mort quand tout va bien. Mais quand les pathologies sont là, on revient souvent sur ses directives anticipées. L'expérience montre que les gens s'accrochent à la vie", témoignent Régis Gonthier, ancien gériatre à Saint-Etienne, et Anne Richard, ancienne responsable du service des soins palliatifs au CHU de Saint-Etienne, responsable de Jalmalv Loire.

"Il ne faut pas aller trop loin et trop vite pour éviter les dérives et protéger les Français", conclut à Isabelle Valentin qui confirme sa première pensée : "Plus j’avance, moins je sais quelle est la bonne solution."

Dernière modification le vendredi, 03 février 2023 16:02

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