La hausse des prix de l'énergie, du carburant, des aliments impacte l'activité des professionnels qui sont sur les marchés. Et de l'autre côté, les clients aussi réduisent leurs achats.

« On ne peut plus vivre de ce que l’on vend sur les marchés », regrette Cathy Cuerq.

Après avoir toujours travaillé dans le commerce, cette éleveuse de Saint-Maurice-de-Lignon a rejoint à la ferme son mari Philippe, installé depuis 21 ans. En misant sur la vente directe plutôt que de passer par des intermédiaires, ils pensaient mieux vivre.

Mais la baisse du pouvoir d’achat s’est fait lourdement ressentir, à la fois dans le prix de production mais aussi dans les ventes sur le marché.

La sécheresse en plus : « Cette année, c’est la totale »

Présente au Chambon-sur-Lignon le samedi et à Saint-Maurice le dimanche, elle a choisi de ne pas abattre de bête en septembre et de repasser par des marchands de bestiaux. « Cette année, c’est la totale. La sécheresse nous prive de fourrage nécessaire pour tout le bétail, les prix des aliments ont augmenté. Alors on ne va pas abattre en septembre et on sera absent des marchands pour ne pas avoir de viande qui nous reste sur les bras. »

L’éleveuse tire la sonnette d’alarme. « On a besoin d’un coup de pouce. »

Samuel Murand, éleveur de chèvres et brebis aux Vastres, a lui aussi constaté « la baisse du panier moyen ». « Tout augmente, notre marge est forcément rognée. On sera forcé de change nos prix au printemps 2023. Mais on ne pourra jamais répercuter au client le prix réel de l’augmentation qu’on subit dans les fermes. »

Des effets différents selon les marchés

Jérôme Herphelin, éleveur de chèvres à Chaudeyrolles, fait le marché d’Yssingeaux et celui du Chambon. Deux marchés pour deux clientèles différentes. « Au Chambon, on a une clientèle en résidence secondaire qui vient des villes où le prix des fromages est bien plus cher parfois. En augmentant de 10 centimes, je n’ai pas ressenti d’impact au Chambon. Davantage à Yssingeaux où cette hausse, même petite, a fait fuir certains clients. On n’augmente pas par plaisir. Mais il faut se rendre à l’évidence : tout augmente. »