samedi, 22 janvier 2022 12:31

La hausse des prix du carburant peut-elle réactiver le mouvement des Gilets jaunes ?

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Le mouvement des Gilets jaunes était né en novembre 2018 dans un contexte de flambée des prix à la pompe. La hausse effrénée des prix du carburant peut-elle réactiver l'occupation des ronds-points ?

Le prix des carburants a retrouvé et dépassé le niveau de 2018. On s'imagine même atteindre les 2 euros le litre. Cette dépense indispensable, encore plus dans un département comme la Haute-Loire, avait amené des citoyens à occuper les ronds-points, revêtus de leur gilet jaune que l'on possède tous dans sa voiture.

Aujourd'hui, le mouvement a disparu des giratoires. On en retrouve le samedi contre le pass sanitaire. Le mouvement a évolué, certains ont rejoint des syndicats ou des partis politiques pour poursuivre le combat. D'autres encore ont repris leur vie d'avant, sans engagement, avec plus ou moins de colère, d'amertume ou de résignation.

"La chasuble jaune est aujourd'hui mal vue"

Thomas, aujourd'hui ouvrier agricole dans le Mézenc, évoque sa résilience. L'ancien porte-parole doute de la capacité de retrouver le mouvement se restructurer. "Il en faudrait bien plus. Les restrictions en ont calmé plus d'un."

S'il refuse toute étiquette, il estime néanmoins que Jean-Luc Mélenchon est celui qui aujourd'hui se rapproche le plus des arguments défendus par les Gilets jaunes. Quant à Emmanuel Macron, il parie sur une défaite. "Il se grille tout seul."

Serait-il prêt à y retourner Thomas ? "Je suis toujours prêt. Ce mouvement citoyen n'a pas eu le temps de semer ses petites graines." Le mouvement a muté. "La chasuble jaune est aujourd'hui mal vue. Mais il y a aura toujours une forme de lutte."

La lutte contre le pass sanitaire monopolise l'attention

A Monistrol-sur-Loire, les Gilets jaunes ont nettoyé et libéré le camp près du rond-point de Chomette. "Le groupe existe toujours même s'il est amoindri par rapport à 2018. On se voit ailleurs", raconte Sandrine, une membre historique qui manifeste aujourd'hui contre le pass sanitaire. "C'est pire aujourd'hui qu'il y a trois ans. Mais je ne pense pas que ceux qui ont lâché reviennent. Le mouvement peut reprendre à condition que tous ceux qui n'y étaient pas viennent. Il faut que les gens se mouillent. On parle du carburant, mais il y a aussi tout le reste : la hausse de l'électricité, du gaz. Tout augmente."

Dernière modification le samedi, 22 janvier 2022 14:21

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