jeudi, 30 septembre 2021 08:28

Affaire Madama : une nouvelle épreuve pour les parents d'accueil

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Alors que le procès de Madama Diawara est prévu le 5 octobre devant le tribunal judiciaire du Puy-en-Velay, sa famille d'accueil a fait l'objet en septembre d'une garde à vue, d'une perquisition et saisie d'ordinateurs et d'un téléphone. Ils réfutent les accusations qu'on leur adresse.

Jeudi 16 septembre, Véronique De Marconnay et Eric Durupt, le couple qui avait accueilli le jeune Malien Madama Diawara, ont répondu à une convocation par la Police Aux Frontières de Gerzat dans les locaux de la gendarmerie de Loudes.

Des affaires personnelles saisies

Ils ont été séparés et placés en garde à vue. Leur domicile a été perquisitionné, sous leurs yeux. La perquisition s'est soldée par la saisie de leurs deux ordinateurs personnels et d'un téléphone portable. De retour à la gendarmerie, la famille d'accueil de Madama, ont subi, séparément, un interrogatoire dans le cadre d'une enquête préliminaire autour de soupçons de faux papiers, en lien avec les deux mineurs étrangers qu'ils avaient accueillis chez eux pendant près de deux ans. Des jeunes qui leur avaient été confiés par la juge pour enfants afin qu'ils puissent s'occuper d'eux (santé, éducation, intégration...) et veiller sur eux en tant que "tiers dignes de confiance" jusqu'à leur majorité.

Dans un communiqué de presse cosigné par une vingtaine d'associations, syndicats et partis politiques, Véronique de Marconnay et Eric Durupt réfutent en bloc ces accusations de malversations dans le but supposé d'obtenir un titre de séjour pour Madama. Il les considèrent comme "infondées et insensées". 

Un délit de solidarité ?

"En ce qui concerne les papiers d’identité décrits comme « faux » par la PAF, les expertises ne tiennent pas compte de la réalité de la situation en Afrique, notamment les lacunes systémiques de l’état civil au Mali", argumentent les soutiens du couple de Loudes.

Les délits allégués par la PAF (complicité de faux, usage et détention de faux, etc) sont passibles de lourdes peines. Sauf erreur, c'est la première fois en France qu'une famille qui accueille des mineurs isolés est poursuivie pour de tels motifs. On constate donc ici une volonté de répression particulièrement marquée et persistante."

Le collectif, qui évoque un "délit de solidarité", ajoute : "Cette garde à vue est révélatrice d'un acharnement renouvelé à l'encontre des proches de Madama. Une démarche qui vise à faire peur et à décourager toutes les personnes et les familles qui viennent en aide aux jeunes migrants et aux familles de migrants."

Un procès le 5 octobre pour Madama

D'autres échéances sont prévues dans les prochaines semaines. Madama Diawara, accusé de faux, usage de faux, et qui a disparu depuis avril 2021, sera jugé au tribunal judiciaire du Puy-en-Velay le 5 octobre. Il est toujours sous le coup d'une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) avec IRTF (Interdiction de retour sur le territoire français) de 24 mois, délivrées par le préfet de Haute-Loire.

Quant à Eric Durupt, poursuivi pour outrage à agent, il comparaîtra devant le procureur de la République de Clermont-Ferrand le 12 novembre.

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