jeudi, 17 juin 2021 12:08

Suicide chez les pompiers : la justice donne raison à la famille de Lauriane

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La famille Amaglio de Grazac a obtenu gain cause auprès du tribunal administratif de Nantes dans le litige qui l'oppose au SDIS du Maine-et-Loire concernant le suicide de leur fille Lauriane en 2016 au sein de la caserne d'Angers.

Lauriane Amaglio avait 24 ans quand elle a mis fin à ses jours, en uniforme, sur son lieu de formation à Angers. Elle venait d'être exclue de la formation pour devenir officiellement pompier professionnel. Le SDIS du Maine-et-Loire s'est appuyé sur un certificat médical authentique mais falsifié par la jeune femme au sujet d'une blessure bien réelle à une cuisse. Elle avait obtenu un premier certificat médical et avait prolongé la durée de validité pour la fournir à ses supérieurs.

Le 20 avril 2016, elle mettait fin à ses jours, laissant une lettre d'explication, une famille sous le choc et des collègues pompiers remontés contre leur hiérarchie.

Reçue en entretien sans assistance

Le lundi 18 avril 2016 puis le lendemain, la jeune femme de Grazac, dont le rêve a toujours été de devenir pompier pro, avait été reçue en entretien par le chef du groupement des ressources humaines, le chef du service formation et la responsable de stage. Au cours du second entretien, seule face à ses supérieurs hiérarchiques, sans avoir été mise à même d’être assistée par une personne de son choix, il lui a été annoncé qu’il était mis fin à son stage. Quelques heures plus tard, dans la nuit du 19 au 20 avril 2016, Lauriane Amaglio a mis fin à ses jours dans l’enceinte du centre de formation.

Le tribunal déjuge le SDIS

Dans sa décision rendue mercredi 16 juin, le tribunal administratif estime : "Dans ces conditions, le geste suicidaire de Lauriane Amaglio, survenu sur le lieu du service doit être regardé, alors même qu’il n’est pas survenu dans le temps de service, comme se rattachant directement à son environnement professionnel et présente un lien direct avec le service. [...] En refusant de reconnaître l’imputabilité au service du suicide de Lauriane Amaglio, le président du conseil d’administration du SDIS de Maine-et-Loire a commis une erreur d’appréciation."

Le tribunal condamne le SDIS de Maine-et-Loire à verser aux parents de la victime la somme de 1 500 euros. Le délai d’appel est de 2 mois.


"Pour une fois, le pot de terre a gagné"

Evelyne Amaglio, la maman, se félicite de cette décision : "J'étais déjà en paix depuis le relais des pompiers effectué d'Angers à Grazac. Cette affaire, c'était le pot de fer contre le pot de terre. Pour une fois, c'est le pot de terre qui a gagné. Nous avons de la chance d'avoir été soutenu par le syndicat. Nous espérons que cette décision fera jurisprudence et qu'ainsi, cela serve à d'autres."

Dernière modification le jeudi, 17 juin 2021 13:47

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