jeudi, 15 avril 2021 15:06

Le combat continue sans Madama

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Madama Diawara, pour lequel l'Obligation de quitter le territoire français (OQTF) a été confirmée par le tribunal administratif de Clermont, est entré dans la clandestinité. Sa famille d'accueil a décidé de continuer le combat pour Madama et tous ceux qui vivent la même situation.

Depuis lundi, jour de l'audience en appel devant le tribunal administratif de Clermont, Madama a disparu. Il ne se présente plus à la gendarmerie de Saint-Paulien, ce qui fait de lui un clandestin en France. "On ne sait pas où il est, on est inquiet. Il a quitté la maison, c'est son choix. On ne sait pas si on le reverra un jour", témoignent Eric Durupt et Véronique de Marconnay, les parents d'accueil de Madama.

Une procédure éprouvante

Jeudi après-midi, entourés d'une cinquantaine de soutiens sur la place du Breuil au Puy-en-Velay, ce couple d'enseignants de Loudes ont fait une déclaration, "sans doute la dernière". Eric Durupt est revenu sur la procédure, sur ces messages "racistes et abjects" reçus, "ce gâchis humain dont sont victimes des milliers de personnes en France", cette politique migratoire "d'une rare violence" dans un pays "qui se revendique des Droits de l'homme".

"Le tribunal administratif ne confirme pas que les procédures et les lois sont bonnes. Il confirme que le préfet les a respectés, c'est différent", estime Eric Durupt.

L'exemple de Cédric Herrou

Avec sa compagne, il continue le combat juridique en allant chercher les forces là où elles se trouvent : auprès des soutiens politiques, citoyens, syndicaux, ou encore auprès du combat mené et gagné par Cédric Herrou dans la vallée de la Roya. A la question de savoir s'ils ont encore de l'espoir, ils évoquent "plutôt le désespoir".

"On a besoin de repos, on est un peu perdu actuellement, le préfet nous a pas mal détruits. On reste debout. Car comme le dit la chanson et le clip, Madama s'écrit avec un "s". Des Madama, il y en a des milliers en France, il y en a d'autres en Haute-Loire."

Le préfet conforté par la justice

Dans un communiqué transmis jeudi au moment où la famille d'accueil s'exprimait face à la préfecture, la préfecture a rappelé la situation : "Le juge administratif qui avait été saisi d’un recours en annulation sur la légalité de la mesure d’éloignement aussi bien que celle portant assignation à résidence, a confirmé le 13 avril 2021 en tout point la légalité de chacune des deux mesures. Depuis le 12/04/2021, M. X se disant Diawara Madama ne s’est plus présenté à la brigade de gendarmerie de Saint-Paulien où il avait l’obligation de pointer tous les lundis et jeudis. Il devient désormais passible des sanctions pénales, soit un an d’emprisonnement."

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