lundi, 15 février 2021 10:13

Affaire Madama : le préfet exige des excuses de la famille d'accueil

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Dans un communiqué de presse envoyé lundi matin, le préfet de Haute-Loire réclame des excuses du couple qui accueille Madama Diawara depuis deux ans, suite à des propos tenus publiquement.

Ce lundi à 10 heures, Madama Diawara avait rendez-vous en préfecture dans le cadre de sa demande de régularisation refusée. Véronique de Marconnay et Eric Durupt, un couple d'enseignants qui hébergent le jeune Malien, comptaient accompagner le jeune homme à cet entretien. Mais la préfecture indique refuser leur présence. Madama Diawara ne devait être reçu qu'avec l'appui d'un interprète.

Il attend des excuses

Les rapports risquent encore de se durcir entre ce couple et les services de l'Etat. En ce début de semaine, le préfet de Haute-Loire, Eric Etienne, s'en prend à cette famille d'accueil, "tiers dignes de confiance".

"Ils ont tenu la semaine dernière des propos indignes et révoltants à l'endroit de l'Etat et de ses représentants", affirme le préfet. "Ils ne seront reçus à la préfecture que postérieurement au retrait public de tels propos et aux excuses qu'ils ne manqueront pas de formuler", promet-il.

"Un racisme d'Etat"

Qu'ont dit Véronique de Marconnay et Eric Durupt qui a pu hérisser le préfet à ce point ? Lors de la manifestation de mardi 9 février, Eric Durupt avait parlé de "racisme d'Etat" pour qualifier le refus de délivrance d'un titre de séjour. La préfecture, elle, s'appuie sur la présentation de pièces d'état civil qu'elle juge fausses. Ce terme de "racisme d'Etat" est un vocable militant utilisé notamment par le syndicat Sud Education et repris par les deux enseignants, membres de ce syndicat.

Une comparaison qui ne passe pas

Selon le communiqué du préfet, Véronique de Marconnay, dans une interview à France Bleu, "établissait clairement un parallèle entre le jeune Malien en situation irrégulière et le martyr des juifs durant la Seconde Guerre mondiale qui fuyaient la logique implacable de déportation et de mort du régime nazi". Le préfet entend condamner "fermement ces propos honteux et cette atteinte à la mémoire des victimes de la barbarie nazie".

Dans cette interview, Véronique de Marconnay évoquait la visite du préfet vendredi au Lieu de mémoire du Chambon-sur-Lignon. "Un rappel de mémoire par rapport à des événements douloureux de l'histoire, où des enfants en particulier étaient persécutés en raison de leur origine ou religion. Les gens les accueillaient, disaient leur désaccord avec les positions qui étaient celles de l'administration et des autorités. Vous ne voyez pas des similitudes ?", demandait-elle.

Une manifestation mecredi

La mobilisation autour du jeune Malien se poursuit et une manifestation est organisée mercredi au Puy-en-Velay. Le départ de la manifestation se fera à 10 h 30 depuis la place Cadelade.

Dernière modification le lundi, 15 février 2021 10:53

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