Le Département de la Haute-Loire va déployer de gros moyens financiers autour de quatre projets culturels et touristiques. Présentations.

Avant les vacances, les conseillers départementaux ont validé les points d'étape et les perspectives pour quatre projets. A savoir la chapelle numérique Saint-Alexis au Puy, le domaine Lafayette à Chavaniac-Lafayette, le domaine du Sauvage à Chanaleilles et l'ancien couvent de la Visitation au Puy.

Chapelle numérique Saint-Alexis

Ce grand projet départemental avance maintenant rapidement, que ce soit sur le plan architectural ou scénographique. La découverte d’ossuaires dans la chapelle a amené à effectuer des fouilles archéologiques dans le plus grand des caveaux fin 2019.

Le rapport archéologique a fait apparaitre la découverte d’ossements de 19 individus qui ont été évacués et stockés hors site. Une partie du caveau a été excavé sur 1,29 m de profondeur afin d’atteindre le sol d’une première construction antérieure à la chapelle actuelle.

Suite à ces contraintes d’archéologie préventive, le chantier a pris du retard. La première phase de travaux a débuté en juin 2020 par l’enfouissement des réseaux de la rue Grasmanent.

Les services de la DRAC ont préconisé une restauration des autels latéraux et de la porte de la chapelle vers la rue Gramanent, classée au titre des monuments historiques. Les autels ont été protégés et seront restaurés en toute fin de chantier.

Concernant la scénographie, les tournages en extérieur sont terminés. Le montage des images et du film touche à sa fin.

Le spectacle diffusé dans la chapelle aura pour titre « Terre de Géants ». Le planning prévoit une ouverture au public au printemps 2021.

Développement du domaine de Chavaniac-Lafayette

En janvier 2019, le Département a commandé une étude globale de définition, de programmation et de faisabilité du projet « Lafayette 2026 ». Cette étude avait pour objectif l’élaboration d’un plan de valorisation culturelle, touristique et économique du domaine de Lafayette permettant d’envisager une rentabilité à court, moyen et long terme du fonctionnement du site.

Le projet se construit autour d’un positionnement qui est celui de l’engagement humaniste, de Lafayette à aujourd’hui, donné à découvrir aux visiteurs, non plus dans un château à visiter simplement, mais dans une expérience à vivre.

L’ambition à l’horizon 2026 consiste en une augmentation de la fréquentation : de 15 000 à 30 000 visiteurs, la diversification des clientèles et une augmentation de la part des revisites, la création d’une renommée et d’un réseau de Lafayette.

Le préprogramme muséographique repose sur un double principe : un espace d’interprétation (300 à 350 m² - actuelles salles d’exposition temporaire), dans les annexes du château ; et un parcours immersif libre dans le château

En reprenant le principe muséographique anglo-saxon des period rooms, l’objectif de la visite du château sera de s’immerger dans la vie du château, à l’époque de Lafayette, puis des Moffat et enfin de comprendre comment y ont vécu les enfants à l’époque de l’orphelinat et du préventorium.

La visite des différents espaces fera appel à des medias tels que des bruitages, des éclairages, des voix qui auront pour objectifs de donner vie aux lieux comme s’ils étaient encore habités par leurs hôtes passés.

L’étude préconise un temps de construction et de montage (2020-2025) et deux ans de travaux

La fréquentation prévisionnelle est estimée à 30 000 visiteurs payants/an (avec un pic à 40 000 la 1ère année en raison de l’effet de nouveauté).

Réhabilitation de l'ancien couvent de la Visitation

Le Département de la Haute-Loire est propriétaire depuis septembre 2017 de l’ancien couvent de la Visitation (fin du XVIIe siècle et milieu du XIXe siècle). Le couvent se situe dans le périmètre du secteur sauvegardé de la ville du Puy, juste en face l'Hôtel du Département.

Le projet s’articule autour des trois axes suivants :

- Axe 1 : création d’une activité hôtellerie-restauration de haut standing (gestion privée) avec un hôtel quatre étoiles (25 chambres), un espace spa, un restaurant (70 places) dans un bâtiment à construire, et un parking à créer.

- Axe 2 : création de locaux pouvant être pensés comme un tiers-lieu, dans un bâtiment dédié.

- Axe 3 : développement d’espaces à vocations touristique et culturelle, avec l’organisation d’événements dans la chapelle et l’aménagement d’un accueil touristique.

En octobre, un investisseur potentiel, représentant le groupe Rinck (groupe fondé en 2006, avec une double activité d’ébénisterie de luxe et d’investissement dans l’hôtellerie-restauration très haut de gamme), a visité le site. Il a fait part de ses doutes sur le projet d’installation d’un hôtel-restaurant haut de gamme dans l’ancien couvent pour diverses raisons, d’ordres patrimonial (perte de l’intérêt architectural à cause des travaux effectués au XXe siècle), sanitaire (charpente et niveaux à reprendre entièrement sur le bâtiment central), programmatique (projet de 25 chambres non viable)…

Selon lui, l’état des bâtiments entraînerait entre 15 et 20 millions d'euros de travaux pour pouvoir accueillir un hôtel-restaurant haut de gamme, sans certitude que celui-ci trouve sa clientèle, ni que l’établissement soit rentable pour un investisseur privé.

Cet avis éclairé, associé à une remise en cause de la possibilité de créer une extension (restaurant) et un parking semi-enterré sur deux niveaux, aux problèmes d’accès à la ville haute, et au projet d’aménagement à court terme d’un d’hôtel-restaurant haut de gamme concurrent au Puy, amènent aujourd’hui la collectivité départementale à envisager de réorienter le projet tel qu’il avait été pensé en 2017.

Dès les premières semaines de 2021, un nouveau travail de programmation pourrait être réalisé. Le partenariat prévu avec l’Ecole de Chaillot (Paris), qui forme les architectes-restaurateurs, sera particulièrement important dans ce cadre-là. En effet, le Département accueillera un élève architecte en stage, durant 4 mois, à partir de février. La mission de stage pourrait donc être amenée à évoluer pour lui demander de proposer un nouveau projet architectural.

Domaine du Sauvage : développement d'un nouveau type d'hébergement

Le Département veut étudier la possibilité d’un développement d’une nouvelle forme d'hébergements – chambre une ou deux personnes – avec un niveau de prestations plus élevé que celui existant actuellement pour les gîtes d’étapes.

Ceci permettrait de répondre, d’une part, à des attentes d’un niveau de confort plus important pour des randonneurs et, d’autre part, d’accueillir de nouvelles cibles de clientèles pour des séjours de quelques nuits. En lien direct, il apparaît également pertinent de créer une salle répondant à plusieurs besoins : activités indoor dans le cadre de séjours thématiques, salle conviviale pour les personnes hébergées au Domaine (espace bibliothèque...).

Les premières conclusions du diagnostic des bâtiments ont été rendues. Elles révèlent que les travaux seront conséquents avant la réalisation des aménagements intérieurs. L’étude permettra de procéder au choix de la partie du corps de ferme où pourra être réalisé le futur gîte.

Sur la base d'une jauge de 10 unités d'hébergements supplémentaires (soit 20 personnes), dont la période d'ouverture s'étalera de mars à novembre, l'analyse économique fait apparaître les éléments encourageants suivants : une estimation prudente de plus de 1 500 chambres vendues dans l'année représentant un potentiel de demi-pensions proche de 2 500 unités ; un chiffre d'affaire évalué à 150 000 € en première année d'exploitation

Croisant l’analyse fonctionnelle de la Maison du Tourisme et l’expertise technique du Service Eau et Assainissement, les études préliminaires ont permis de porter un regard sur la faisabilité de bains nordiques, un équipement souhaité par les actuels délégataires. Il s’avère que cet équipement n’est pas réaliste. La nature biologique du traitement des effluents est en effet inadaptée, les bains nordiques nécessitant un traitement fréquent et quotidien au chlore. La proposition des bains nordiques est abandonnée.

L’expertise doit maintenant conduire à la définition du site d’implantation du futur gîte et à une évaluation sommaire du coût global de l’opération. L’équipement doit être opérationnel en 2023.