lundi, 19 octobre 2020 18:07

Pour Force Ouvrière, "l’heure est à la préparation du rapport de forces interprofessionnel"

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Vendredi 16 octobre à la salle Balavoine au Puy-en-Velay, le syndicat Force Ouvrière de la Haute-Loire organisait son conseil départemental. 150 militants se sont réunis, ont discuté, et défini ensemble leurs positions. Yves Veyrier, secrétaire fénéral de FO avait fait le déplacement.

L’utilisation par le gouvernement et le patronat de la crise sanitaire comme prétexte a été au centre de toutes les interventions.

Hôpitaux

"Dans les hôpitaux, les restructurations se poursuivent et donnent lieu à des conflits. Après la grève de trois mois en 2019 à Langeac qui a permis le paiement de 3765 heures supplémentaires et au respect des RTT et des congés annuels c’est plus récemment à Brioude le 24 septembre que le directeur a dû renoncer à ses remises en cause des horaires et embaucher du personnel suite à un débrayage massif."

Services publics

"Les services publics continuent à être démantelés. A la Poste, en 20 ans, 80 bureaux de poste ont été supprimés. Aux Finances Publiques les trésoreries sont passées de 22 à 15 et 130 postes ont été supprimés. Le nouveau réseau de proximité conduira à un éloignement encore plus grand des citoyens."

Education nationale

"Dans l’Education nationale en cette rentrée, nombre de classes se sont retrouvées à plus de 30 élèves, alors que les réunions de plus de 30 sont interdites. Cela a conduit à la grève comme à Retournac et à un rassemblement départemental intersyndical devant l’Inspection Académique le 7 octobre pour l’ouverture ou à la réouverture des classes et des postes nécessaires."

Fonction publique territoriale

Dans la fonction publique territoriale, la crise sanitaire a été l’occasion d’imposer des congés aux agents, qu’ils aient été présents, en télétravail, ou en autorisation d’absence. L’attribution des primes COVID est l’occasion d’inégalités entre communes et entre agents, sources de division. La question du temps de travail et des heures supplémentaires est également source de friction."

Grande distribution

"Chez Géant Casino, ce sont 21 emplois qui ont été supprimés en un an à Vals. La liquidation de la branche hypermarché se poursuit avec une pression renforcée, une dégradation des conditions de travail et une « uberisation » des postes de travail. On a l’impression d’être dans un bateau à la dérive avec le capitaine qui fait des trous dans la coque."

Industrie

Dans l’industrie la situation est toute aussi lourde de dangers. La sous-traitance automobile est touchée par le chômage partiel et la réduction des intérimaires. Le chantage à l’emploi et à la baisse des salaires est de mise avec les Accords de Performance Collective, issus des ordonnances de 2017. Cela a été le cas dans le groupe Valéo : pour économiser 100 millions d’euros, les salaires et les primes d’intéressement sont gelés pour deux ans. La négociation a permis d’éviter la dénonciation des autres accords signés mais pour autant, il y a  seulement 1200 emplois sur 24000 qui sont sûrs d’être maintenus. Les salariés n’ont rien à gagner avec ces accords."

Sécurité sociale

"A la Sécurité Sociale, nombre de personnels sont mobilisés pour le traçage, ce qui n’est pas leur métier, mais la charge de travail pour traiter l’ensemble des dossiers (maladie, retraite, prestations familiales) n’est pas diminuée et ce sont les assurés qui en pâtissent."

Retraites

Pour les retraités, la baisse du pouvoir d’achat est constante avec l’augmentation de la CSG. Les retraites complémentaires vont être gelées en 2021. La mise en place d’une cinquième branche sur la dépendance va mettre une charge supplémentaire sur les pensions. Les retraités FO considèrent qu’il s’agit d’un risque à part entière qui doit être pris en charge dans le cadre de la solidarité ouvrière de l’Assurance Maladie. Pour toutes ces raisons, ils participeront à la journée intersyndicale (sans la CFDT) du 17 novembre.

Lettre des 5 confédérations de FO

Yves Veyrier est revenu dans son intervention sur la lettre commune des cinq confédérations au gouvernement et au président de la République, rédigée à l’initiative de FO. Elle revendique notamment que les aides publiques aux entreprises soient conditionnées à des engagements de maintien de l’emploi, des revalorisations de salaires, de carrière, d’emploi et de conditions de travail et l’abandon de la réforme des retraites et de celle de l’assurance chômage

De même sont nettement condamnées « les conditions d’exercices dégradées » des mandats syndicaux « tant du fait des contraintes sanitaires que de l’affaiblissement des moyens de représentation collective des salariés dus aux effets des ordonnances 2017 réformant le Code du travail ».

Pour les syndicalistes FO de la Haute-Loire, « cette déclaration entre en contradiction avec la volonté du gouvernement de parvenir à un pacte social au nom de la crise sanitaire.

Comme l’a affirmé le Comité confédéral national de la CGT FO, "l’heure est à la préparation du rapport de forces interprofessionnel". Force ouvrière s’adressera aux autres organisations syndicales de la Haute-Loire pour prendre toutes initiatives dans ce sens.

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