vendredi, 11 septembre 2020 22:30

La chasse ouvre dimanche avec toujours moins de chasseurs

|Louis Garnier, président, Gilles Fombelle, directeur, et Hugues Giraud, technicien de la Fédération de chasse de la Haute-Loire.||||||||||||| |Louis Garnier, président, Gilles Fombelle, directeur, et Hugues Giraud, technicien de la Fédération de chasse de la Haute-Loire.||||||||||||| ||||||||||||||

La chasse ouvre dimanche en Haute-Loire, soit le deuxième dimanche de septembre. Cette année, la crise du Covid a impacté la prise de cartes de chasse, en baisse de 10 % par rapport à 2019.

La Haute-Loire compte 6 000 chasseurs pour 260 associations locales, soit la plus petite fédération de France après le Territoire de Belfort. Chaque année, la baisse atteint 2-3 % des effectifs. Mais à l'aube de cette nouvelle saison, bon nombre de chasseurs hésitent à continuer. Pour l'heure, la chute est de 10 %, soit 600 chasseurs de moins. "Il y a une certaine appréhension chez certains chasseurs, pas toujours jeunes", reconnaît Louis Garnier, le président de la FDC43. "Le retard à l'allumage est national. Ça peut être problématique si ça dure. Moins de chasseurs, ce sont moins de cotisations et donc moins de ressources financières pour payer les dégâts des sangliers aux agriculteurs."

En 2019, le nombre de déclarations de dégâts a néanmoins chuté sur le département, de l'ordre de 150 à 200 000 €. On est loin de la saison 2016-2017 où la somme avait atteint 370 000 €.

L'image écornée des chasseurs

Les chasseurs se disent encore mal compris et regrettent les actes de malveillance et les dégradations ciblés sur les miradors. La fédération met en avant la formation, les bonnes pratiques. "Certes, la finalité est le prélèvement mais le chasseur prend du plaisir à parcourir la nature, voir travailler ses chiens, échanger avec les autres chasseurs. Si la chasse est bien pratiquée, elle est concevable."

Une centaine de nouveaux panneaux vont être posés sur les chemins et les sentiers de randonnée concernés par les battues. Au même titre que les panneaux positionnés au bord des routes.

Etat des populations de gibier

Le confinement a-t-il eu un impact bénéfique sur les populations de gibiers, moins traqués que les autres années. "Beaucoup de choses ont été dites quant aux effets du confinement sur la faune sauvage. Hormis les collisions routières qui ont sans doute dû être moins nombreuses que d’habitude, affirmer que les animaux ont tiré un grand bénéfice de la période de confinement est bien difficile", estime Hugues Giraud, technicien à la fédération départementale.

Lièvre : le confinement est intervenu pendant la période de réalisation des suivis. Les données sont faibles quant à l’état des populations de reproducteurs. Quelques cas d’EBHS (6 cas) ont été répertoriés entre décembre 2019 et février 2020. L’impact de cette maladie virale a dû être négligeable sur le cheptel reproducteur. En 2004, le nombre de cadavres était beaucoup plus important et les effets observés sur les effectifs était moins graves que ce qui était craint.

Sur le terrain, de nombreux chasseurs font remonter des observations abondantes de lièvres durant l’été.

Perdrix : les recensements d’été vont être analysés. Il semblerait que les résultats soient bons. Les compagnies observées comptent un nombre de jeunes important. Reste à voir quelle proportion de couple a réussi à mener à bien sa couvée.

Caille des blés : elle peut être chassée depuis le dernier samedi d’août.

Le suivi de l’espèce réalisé par la Fédération en Haute-Loire a montré que les reproducteurs étaient abondants dès la fin du mois de mai alors qu’il faut attendre mi-juin habituellement pour entendre régulièrement chanter les cailles. D’après les observations des chasseurs qui ont pratiqué à partir du 29 août, il semblerait que les oiseaux soient déjà partis en migration en raison des moissons précoces et du manque de couvert végétal. Localement, certains chasseurs ont tué quelques cailles pendant qu’ailleurs le petit gallinacé migrateur avait déserté.

Près de 50 cailles ont été baguées cet été par le service technique. En cas de prise d’un oiseau bagué, les chasseurs doivent transmettre la bague à la Fédération avec les informations du lieu et de la date.

Grives et pigeons : les amateurs de ces gibiers de passage se préparent à une belle saison. La nourriture de ces oiseaux est abondante cette année. Les arbres à baies ont bien fructifié : prunelliers, sorbiers, alisiers, aubépines pour les grives et chênes et hêtres pour les pigeons ramiers. Concernant le pigeon ramier, les effectifs de nicheurs sont en augmentation depuis quelques années. Un constat particulièrement marqué cette année.

Stabilité pour le chevreuil : 4 848 bracelets sont attribués en 2020-2021 contre 4 804 en 2019-2020. Les populations sont relativement stables en Haute-Loire.

Le cerf toujours en progression : les 1 035 bracelets attribués l’an dernier ont été réalisés à près de 94 %. Pour cette saison, l’attribution est de 1 110 bracelets soit une augmentation de 8.2 %.

Sanglier : le tableau de chasse de la saison dernière est le deuxième plus haut enregistré avec 3 545 sangliers tués (3687 pour la saison 2017/2018). Si le tableau de chasse a été élevé, les problèmes de dégâts aux cultures se sont apaisés. L’arrêté préfectoral prévoit cette année la fermeture de la chasse du sanglier au 31 mars. Une mesure pas vraiment approuvée côté chasseur.

covid 19 fdc43

Dernière modification le vendredi, 11 septembre 2020 23:15

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