dimanche, 31 mai 2020 09:20

Métallurgie : une reprise d'activité en demi teinte sur l'arrondissement d'Yssingeaux et la Loire

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Deux semaines après la fin du confinement, l’UIMM Loire a fait un point sur la situation des entreprises de la branche métallurgie du territoire.

L’UIMM Loire (Union des Industries et Métiers de la Métallurgie), organisation professionnelle, fédère 1230 PME et TPE du territoire (1092 dans la Loire et 141 dans l’arrondissement d’Yssingeaux. Ces entreprises emploient 24 535 salariés.

La priorité : relancer rapidement l’activité dans les meilleures conditions sanitaires

Face à la crise du coronavirus, l’activité industrielle locale, comme dans toute la France, a subi un violent ralentissement sans pour autant se retrouver totalement à l’arrêt. La priorité était claire : relancer rapidement l’activité dans les meilleures conditions en garantissant la sécurité sanitaire.

Un travail important a été entrepris afin que les entreprises puissent redémarrer dans des conditions de sécurité irréprochables.

L’UIMM Loire a également mis gratuitement à la disposition de ses adhérents des masques de protection pour les accompagner dans la reprise de leur activité : 25 000 masques chirurgicaux et 15 000 lavables.

Une reprise en demi-teinte

« Pendant le confinement, le plongeon de l’activité a été d’une violence inouïe notamment pour certains secteurs :  -90% dans l’automobile, -80% dans l’aéronautique », fait savoir Philippe Rascle, président de l’UIMM Loire. L’UIMM a réalisé, depuis l’annonce du confinement, quatre enquêtes auprès de 1015 entreprises industrielles de la métallurgie du territoire de la Loire et de l’arrondissement d’Yssingeaux : le 18 mars, le 26 mars, le 16 avril et le 14 mai

Lors de la première enquête, 37 % des entreprises étaient déjà à l’arrêt et 29 % allaient s’arrêter dans les jours qui suivaient.

Depuis, avec toutes les mesures mises en place, l’activé sur site a rapidement repris.

Le 16 avril, seules 7 % des entreprises étaient encore à l’arrêt complet.

Lors de la dernière enquête le 14 mai, toutes avaient repris.

Mais cette reprise est en demi-teinte. Pourquoi ? Seules 62% des entreprises un niveau d'activité supérieur à 50 % à celui d'avant crise (contre seulement 48 % il y a un mois). Pour 11 % d’entre elles, il est encore divisé par 4 par rapport à avant et pour 25% encore divisé par 2 ou 3.

Seulement 4 % des entreprises ont un carnet de commandes plein à 100 % et, pour 1 entreprise sur 2, il est encore rempli à moins de 50 %.

Peu de visibilité sur le carnet de commande

Et les entreprises de la métallurgie ont une visibilité très courte de leur carnet de commande : à l’année pour seulement 3 %, au trimestre pour 20 % et plus inquiétant, pour 20 % d’entre elles, aucune visibilité ou alors au jour le jour …

Les principales difficultés rencontrées actuellement par les entreprises sont le manque de commandes clients à 80 % (contre 69 % il y a un mois), les défauts de paiement (25 %), le manque de personnel (21 %) et des difficultés de trésorerie (14 %). « 16 % envisagent d’ores déjà un PSE /des licenciement éco dans les 3 mois à venir », fait remarquer le président de l’UIMM Loire

Plusieurs indicateurs sont néanmoins au vert : le climat social est plutôt bon, avec une note moyenne de 3,43/5 et le moral des chefs d’entreprise remonte : 40 % d’optimistes, 38 % de pessimistes contre 34 % et 43 % un mois auparavant).

Des aides et dispositifs largement sollicités

Les entreprises ligériennes et yssingelaises ont activé majoritairement plusieurs aides et dispositifs d’urgence mis en place par le gouvernement.

84 % des entreprises ont activé le chômage partiel et 75 % y auront recours si possible dans les 3 mois à venir, 57 % ont reporté les charges sociales, 47 % ont obtenu un rééchelonnement des crédits bancaires, 43 % sont passés par un PGE (Prêt Garanti d’Etat) et 29 % ont reporté les charges fiscales.

Le plan d'urgence efficace à court terme, et après ?

« Le gouvernement a été au rendez-vous ces dernières semaines sur le soutien aux entreprises en mettant en place ces différentes mesures. Cependant, les entreprises n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant crise, elles sont déjà extrêmement fragilisées. »

Philippe Rascle prévient : « Le risque aujourd’hui, c’est de ruiner l’effet des mesures d’urgence en les arrêtant trop tôt, Ainsi, les conséquences économiques et sociales pourraient être désastreuses. »

La baisse de 15% de la prise en charge du chômage partiel dès le 1er juin n’est pas un signe qui va malheureusement dans ce sens.

« Aujourd’hui, c’est par la reprise des commandes que l’industrie pourra se relever. 80 % des entreprises manquent de commandes comme l’indique notre dernière enquête. »

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