jeudi, 07 mai 2020 12:42

Coronavirus : l'activité économique en baisse de 31 % en Haute-Loire

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Le 17 mars, la situation inédite de confinement de la population, visant à lutter contre la propagation du virus Covid-19, a mis « en sommeil » une partie de l’économie française. L’Insee a produit une estimation de l’impact de la crise. Selon les informations disponibles au 7 mai 2020, l’activité économique française serait en baisse de 33 % par rapport à une situation « normale ».

En Auvergne-Rhône-Alpes, la crise aurait entraîné une baisse de 34 % de l’activité économique. Elle serait l’une des régions les plus touchées, proche en cela de la Corse (– 35 %) et semblable à l’Île-de-France (– 34 %).

Cet impact relativement élevé en Auvergne-Rhône-Alpes provient de sa structure économique, notamment de son orientation plus industrielle. L’industrie représente ainsi 18 % de la valeur ajoutée régionale (contre 14 % nationalement). La plus forte présence de la fabrication d’autres produits industriels (textile, chimie, métallurgie, caoutchouc, plastique,..) influe donc sur la baisse d’activité globale.

Les départements les moins denses et les moins concernés par le tourisme d’hiver sont plus épargnés. Le Cantal connaîtrait une baisse d’activité de 30 %, proche de celles de la Haute-Loire et de l’Allier (– 31 %). Les services marchands, notamment les activités scientifiques et techniques (activités juridiques et comptables, recherche et développement, services aux entreprises) étant moins nombreux, leur baisse d’activité contribue à une baisse globale inférieure de 3 points à la moyenne régionale.

L’agriculture est plus présente dans ces territoires, mais la production de ce secteur est plus limitée et ne baisse que de 13 %.

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Chute des transactions par carte bancaire

Lors de la mise en place du confinement, Auvergne-Rhône-Alpes est la région qui connaît le plus fort recul de transactions par carte bancaire, derrière l’Île-de-France. En semaine 13, première semaine complète de confinement, les transactions ont baissé de 60 % par rapport à l’année précédente.

Par la suite, le nombre de transactions chute, avec un léger redressement les semaines suivant le 30 mars, en raison de la réouverture de ventes à emporter dans la restauration, des magasins de bricolage et plus tard des jardineries… ; mais aussi en raison d’un changement dans la manière de consommer avec des livraisons à domicile qui augmentent.

L’Ardèche et la Haute-Loire présentent une plus forte résilience à la crise sanitaire, avec une baisse plus modérée (– 44 %).

Des branches d’activité plus ou moins impactées

L’impact de la crise sanitaire est très différent selon les branches d’activité, certaines étant plus fortement touchées par les mesures de confinement. L’hébergement-restauration est quasiment à l’arrêt avec une baisse d’activité de 90 %. En raison de l’arrêt partiel ou total des chantiers, la construction serait en baisse de 75 %, et la fabrication de matériel de transport le serait à hauteur de – 69 %.

Les services sont également concernés, notamment ceux liés à des emplois à domicile, aux activités associatives, bibliothèques, musées (– 76 %). Le commerce, hors alimentaire, a été massivement concerné par les fermetures des lieux désignés comme « non indispensables » par arrêté du 15 mars.

En Auvergne-Rhône-Alpes, ce sont 25 % des salariés et 41 % des non-salariés qui exercent dans un de ces secteurs très fortement impactés. Cela représente 672 600 salariés et 154 200 non-salariés, auxquels il convient d’ajouter environ 85 600 intérimaires, également très concernés.

À l’opposé, les branches agricoles et celles de l’industrie agroalimentaire auraient une baisse d’activité bien plus modérée (– 13 % et – 5 %), nécessaires qu’elles sont à la satisfaction de la demande de biens essentiels.

Les services financiers affichent un niveau proche de la normale, pouvant pratiquer le télétravail.

Seule la moitié de l’activité industrielle serait maintenue. Elle est affectée par la diminution de la demande nationale et internationale, les difficultés d’approvisionnements et l’indisponibilité de la main d’oeuvre. L’industrie pharmaceutique, bien présente dans la région, ne connaîtrait pas une telle baisse d’activité.

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Une baisse de consommation d’électricité de 20 %

Le dispositif de confinement entraîne une baisse brutale et marquée de l’activité économique qui se reflète dans la chute de la consommation totale d’électricité.

Ainsi, sur l’ensemble de la France métropolitaine hors Corse, la consommation journalière moyenne totale d’électricité est en baisse de 17 % durant les trois premières semaines de confinement par rapport aux deux semaines qui ont précédé. Dans la région, la baisse serait plus importante, de l’ordre de 20 %, comme en Bourgogne-Franche-Comté et dans le Grand Est.

La consommation des entreprises chute assez brutalement alors que celle des ménages augmente avec le confinement et le télétravail mais dans de moindres proportions. Les températures plus clémentes observées fin mars et début avril ont par ailleurs modéré la hausse de la consommation domestique.

Une chute du trafic routier dans les grandes villes

Le confinement entraîne une forte réduction des déplacements de la population et une baisse du transport de marchandises.

De nombreux actifs occupés n’ont plus à se rendre sur leur lieu de travail et les déplacements sont limités aux lieux de consommation les plus proches ; les activités de loisirs sont suspendues.

Ainsi, à titre d’exemple, la congestion routière a été divisée par 5,5 en moyenne, dans un ensemble de 25 grandes villes françaises le mardi 14 avril à 17 heures, par rapport à la moyenne observée sur toute l’année 2019.

Plus précisément, les trajets de ce jour ont nécessité, en moyenne, 12 % de temps de parcours en plus par rapport à des conditions de circulation idéales sans aucune congestion (en pleine nuit notamment). La baisse de trafic est d’autant plus forte que la ville est grande : divisée par 5,3 à Lyon, 3,6 à Saint-Etienne et 2,9 à Clermont-Ferrand.

Dernière modification le jeudi, 07 mai 2020 12:54

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