Pierre Marsein, secrétaire départemental de la CGT, s'offusque de l'absence de masques pour les salariés et de la continuité d'activités non indispensables dans un contexte de coronavirus.
La CGT désapprouve la poursuite de certaines activités industrielles, non indispensables, et surtout l'absence de protection pour les ouvriers et salariés. "Si les masques n'étaient pas utiles, on n'en mettrait pas au personnel soignant", estime le patron de la CGT en Haute-Loire. "Je ne vois pas l'intérêt de fabriquer à tout prix des pneus pour le génie civil en ce moment, ou des sacs à main de luxe. On constate certaines pressions pour faire redémarrer des entreprises."
Pour Pierre Marsein, "le gouvernement a merdé dans l'approvisionnement. On se retrouve face à une pénurie et on doit faire des choix. C'est un renoncement pour les salariés. Le gouvernement doit revoir sa copie."
Une ordonnance pour travailler jusqu'à 60 h par semaine
Pierre Marsein s'inquiète aussi "des dérogations aux règles du droit du travail. Trois ordonnances ont été prises pour les congés, le repos et les heures de travail. On ne voit pas en quoi ça peut être utile maintenant et même après le confinement. Une ordonnance prévoit de pouvoir travailler jusqu'à 60 heures par semaine, c'est débile ! Le droit des salariés est bafoué." En 5 heures, on a fait arrêter tous les petits mais pas les industries non indispensables. C'est bien un gouvernement des riches."
Le syndicat indique avoir reçu des appels de salariés inquiets de la situation et des protections absentes. "Certaines entreprises jouent le jeu mais pas toutes. Certains ne voient que les euros qui tombent et la production. Des salariés vont au travail avec la peur au ventre."
"Nos vies valent plus que leurs profits"
La CGT formule deux demandes. La première est de suspendre tous les licenciements "pour éviter les abus". La seconde vise à reconnaître "l'accident du travail et la maladie professionnelle pour ceux qui contractent le Covid-19 alors qu'ils devaient aller au travail, qu'ils soient dans le public ou le privé. "Nos vies valent plus que leurs profits."
