jeudi, 13 février 2020 22:02

Le préfet veut faire de la Haute-Loire un p'tit Suisse

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Plusieurs indicateurs autour de la délinquance et de la Sécurité routière font de la Haute-Loire un département relativement privilégié.

"Je veux faire de ce département la Suisse. Il l'est déjà, le département est sûr." Ces mots sont ceux de Nicolas de Maistre, préfet depuis un an en Haute-Loire. "On a des statistiques faibles par rapport à d'autres départements.

Elucidation : 60 % de réussite pour les enquêtes

Le taux global d'élucidation en Haute-Loire est de 56,75 % en 2019 contre 53,48 % en 2018 et 52,81 % en 2017. "On a franchi un palier. Il y a plus d'une chance sur deux qu'une personne qui commet un délit se fasse coincer. Ce taux d'élucidation atteint 60,6 % en zone gendarmerie contre une moyenne de 43 % en France. Ce qui fait de la Haute-Loire le deuxième département derrière l'Isère.

En nombre de faits constatés, la Haute-Loire occupe le 78e rang national avec 8 591 faits en 2019 dont 6 356 en zone gendarmerie, soit une hausse de 8,27 %. 40 % de l'activité se situe sur la compagnie d'Yssingeaux.

Davantage de caméras dans les communes

Actuellement, 40 communes sont équipées de caméras dans les rues, sur les zones ou près des bâtiments publics. Elles devraient être 60 d'ici la fin de l'année. La vidéo-protection joue désormais un rôle crucial dans les enquêtes. "Elles nous aident à résoudre 30 % des faits. On aide les communes, non pas dans le choix du matériel, mais pour le positionnement", indique le colonel Jean-Pierre Rabasté, le patron des gendarmes en Haute-Loire.

Les gendarmes vont chercher des infractions

Les militaires traitent les plaintes et ouvrent des enquêtes. Mais ils peuvent aussi aller chercher l'infraction, c'est ce qu'on appelle l'IRAS, l'Infraction relevée dans le cadre de l'activité des services. Ce chiffre explose en zone gendarmerie avec 1 296 infractions en 2019 contre 923 en 2018, soit +40 % en un an et + 60 % en deux ans. Ce sont près de 20 % des faits constatés. Cela concerne principalement les trafics de stupéfiants.

Dans ce registre des IRAS, la Haute-Loire occupe le 22e rang national, "alors qu'on dispose de seulement 369 gendarmes", fait remarquer le colonel Rabasté.

Baisse de l'atteinte aux biens

En 2019, le nombre d'atteintes aux biens a chuté. Il était de 3 459 faits, soit -1,57 % en un an. En Haute-Loire, la moyenne est de 15,29 faits pour 1 000 habitants. En France, il est de 32,27 faits. Dans le détail, les cambriolages ont baissé de 11 % avec 785 faits. Le chiffre est identique pour les vols de véhicules avec 204 faits. Dans ce domaine, la moyenne est de 5,57 faits pour 1 000 habitants en France. En Haute-Loire, ce taux est de... 0,90 fait.

Les violences aux personnes sont en hausse en 2019 avec 1 265 faits (+9,1 %). Mais le taux reste deux fois inférieur à la moyenne nationale. Seule ombre au tableau que le préfet veut endiguer : les violences intrafamiliales explosent avec 535 faits (+19,15 %) dont 366 cas de violences conjugales.

Sécurité routière : moins de morts depuis 40 ans

S'il reste trop de décès dûs à des accidents de la route, les chiffres baissent au fil des générations. Evolution des consciences et des véhicules. En 2019, quinze personnes ont trouvé la mort sur la route. L'année record est en 2016 avec 10 décès. A l'inverse, si on remonte 40 ans en arrière, on constate que 67 personnes étaient décédées dans des accidents en 1978.

Le nombre d'accidents a drastiquement chuté : 846 en 1979 contre 108 en 2016. En 2019, il y en a eu 127. "L'objectif est de passer sous la barre des dix morts par an", évoque le préfet.

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