jeudi, 03 octobre 2019 17:13

Blavozy : du chômage partiel, la fin des CDD et trois semaines d'arrêt annoncés chez Michelin

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En prévision d'une importante chute de l'activité (-54 %), l'usine Michelin de Blavozy va subir d'ici décembre l'arrêt des contrats temporaires, la fermeture pendant trois semaines et du chômage partiel certains vendredis et samedis. Le syndicat CGT dénonce le chantage à l'emploi.

Jeudi matin, en Comité social et économique (CSE), la direction de Michelin Blavozy a annoncé la mauvaise nouvelles aux représentants du personnel : la baisse de production et des mesures envisagées.

Une chute aussi brutale jamais connue à Blavozy

"On passe en quelques mois du "tout va bien, on n'arrive pas à recruter" à "Rien ne va plus". La direction annonce une baisse de 54 % de la production sur les trois derniers mois de l'année. On n'a jamais connu ce déclin sur un laps de temps aussi court, même en 2009 et 2013", déplore Hervé Bancel, délégué syndical CGT.

A l'usine de Blavozy, spécialisée dans le génie civil, le stock de pneus atteint des proportions importantes.

Les CDD et intérimaires non renouvelés

Conséquence : les 600 ouvriers de Blavozy vont devoir observer des périodes de repos forcé. La production va être totalement arrêtée du 21 octobre au 10 novembre puis du 16 au 29 décembre. Entre ces périodes, l'établissement sera aussi fermé les vendredis 22 et 29 novembre, 6 et 13 décembre, ainsi que les samedi 16, 23 et 30 novembre, 7 et 14 décembre sur les équipes du matin.

Autre conséquence : 50 contrats temporaires arrivant à échéance en 2019 ne seront pas reconduits.

Michelin Roanne se distingue

"On nous dit qu'on n'est pas compétitif et on nous compare à d'autres sites en Espagne ou au Brésil. Il est hors de question d'avoir les mêmes salaires qu'au Bangladesh. Là où un accord de compétitivité a été signé, ça ne donne pas de résultat brillant. A la Roche-sur-Yon, c'est l'usine la plus sur la sellette. La seule usine qui tourne, c'est Roanne qui fabrique des pneus pour voitures de tourisme haut-de-gamme. Ils font des 21 pouces qui se montent sur Porsche et Ferrari."

Hervé Bancel poursuit : "On nous fait du chantage à l'emploi. Pourtant, Michelin fait 1,7 milliards d'euros de bénéfices. On demande aux actionnaires de baisser les marges car Michelin n'est pas en danger financier. Ils n'ont qu'à maintenir les prix des pneus plutôt que les augmenter et on sera compétitif."

Et 2020 ?

Si la fin d'année 2019 s'annonce morose chez Michelin Blavozy, 2020 ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices : "2020 va être une année chahutée. Il faudrait être naïf pour penser que l'activité va reprendre comme ça. Dans le génie civil, on sera les derniers à reprendre."

Dernière modification le jeudi, 03 octobre 2019 17:56

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