mardi, 30 juillet 2019 21:55

Renard et rapaces, meilleurs ennemis des campagnols

Le renard "mulotte" pour chasser un rongeur, ici sous la neige|Un "dortoir" de milans royaux|La belette, friande aussi de micro-mammifères|| Le renard "mulotte" pour chasser un rongeur, ici sous la neige|Un "dortoir" de milans royaux|La belette, friande aussi de micro-mammifères|| Photo Vincent Riardon|Photo Romain Riols|Photo M.Vernaudon||

Et si au lieu d'empoisonner les campagnols terrestres avec de la bromadiolone, on faisait confiance à leurs prédateurs naturels, les rapaces et les renards ?

C'est le pari que les protecteurs de la nature fédérés dans le Réseau écologie nature 43 (REN43), la Ligue de protection des oiseaux (LPO) notamment, invitent les pouvoirs publics à oser. Il s'agit de rétablir les équilibres naturels au sein des chaînes de prédations animales.

Ce souhait rejoint celui d'agriculteurs lassés de voir leur métier associé systématiquement à l'usage de produits chimiques toxiques pour la terre, l'homme, les bêtes.


Les ravages en chaîne de la bromadiolone

Car la bromadiolone, poison radical utilisé pour lutter contre la prolifération du campagnol terrestre (appelé aussi rat taupier) dans les pâturages depuis des lustres, ne règle rien sur le fond. Pire, son usage est mortel également pour la faune prédatrice de ces ravageurs, les rapaces particulièrement. Ces milans royaux, buses variables, faucons crécerelles... sont durement impactés, décimés alors même qu'ils bénéficient d'une protection.

Quant au renard, grand mangeur de rongeurs, il est considéré "nuisible" dans le département, chassable sans répit. Les renards peuvent être tués en toute saison avec diverses techniques (certaines très cruelles comme le déterrage), piégés (mâle, femelle, même en gestation, même avec ses renardeaux).


Plusieurs propositions

Les propositions formulées auprès du préfet de Haute-Loire sont de plusieurs ordres.

Ne pas autoriser les empoisonnements à la bromadiolone sur les communes de Champclause, Chaudeyrolles, Les Estables, Fay-sur-Lignon, Les Vastres, Saint-Front où un dortoir de quelque 110 milans royaux répertoriés laissent penser que les campagnols y sont présents en nombre. Et où les traitements avec ce poison conduirait à une hécatombe des rapaces.


Laisser le renard jouer son rôle

D'y interdire la destruction des renards pendant une année pour qu'ils puissent jouer à plein leur rôle naturel de prédateur. Or, même sous la neige, le renard est un prédateur efficace des rongeurs. Un renard consomme entre 3 000 et 8 000 rongeurs par an.

De mobiliser les piégeurs agréés des communes concernées pour piéger les campagnols plutôt que les renards et martres (6000 sont tués chaque année en Haute-Loire).


Créer des perchoirs d'affût pour les rapaces

De compléter par des mesures de prévention en plantant des perchoirs de plein champ pour favoriser la prédation des campagnols par les buses, faucons, rapaces nocturnes qui chassent à l'affût sur un rayon de 50 mètres. Or, dans les immenses pâturages du Mézenc, les arbres sont rares de même que les haies et murs de pierres habitat possible pour d'autres prédateurs naturels des ravageurs, tels l'hermine, la belette, les serpents...

Dernière modification le mardi, 30 juillet 2019 23:03

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