Le carburant bioéthanol progresse en Haute-Loire. Alors que de nouvelles pompes sont installées, faisons le point sur ce marché de niche. Pour l'automobiliste, l'intérêt financier semble évident.
David Longo devrait arriver à son objectif de cent boitiers installés en un an. Depuis septembre 2018, le gérant de Dieselec à Brives-Charensac a diversifié son offre en proposant l'installation de kits Flexfuel sur des moteurs à essence. En six mois, 76 boitiers ont été installés. "Quand le prix des carburants a baissé, on a eu moins de demande. Mais depuis que le prix à la pompe a augmenté de nouveau, j'ai reçu des commandes en urgence."
Le prix est le premier argument du bioéthanol. L'automobiliste fait 40-50 % d'économie à chaque plein de son réservoir. De quoi rentabiliser rapidement cet investissement qui va de 780 euros à 1 210 euros chez Dieselec.
Le bioéthanol est produit en France avec la betterave sucrière
La difficulté est encore de s'approvisionner en bioéthanol, ce carburant d’origine agricole destiné à la carburation automobile. Il est obtenu par fermentation et distillation du sucre contenu dans la betterave sucrière ou de l’amidon contenu dans les céréales. Le bioéthanol consommé en France est produit à 100 % sur le territoire national, et 30 % de la production française est exportée vers l’Union européenne.
Une station va ouvrir à Yssingeaux
Le nombre de stations-services équipées reste encore modeste même s'il tend à progresser (voir la carte). Plusieurs stations en vendent sur le bassin ponot. A Yssingeaux, la société Vincent s'apprête à proposer du bioéthanol à La Guide, après avoir équipé La Sauvetat et Saint-Germain-Laprade. "Pour le consommateur, il suffit de comparer le prix au litre et le choix est vite fait. Et en plus, ça pollue moins que les énergies fossiles", estime le gérant des Ets Vincent et fils. En cas d'absence de station à proximité, on peut utiliser l'essence SP95-E10.
Beauzac a une station depuis dix ans
Dans l'Est de la Haute-Loire, seule la station Elan de Beauzac est répertoriée. La famille Ollier propose ce service depuis plus de dix ans. Avec un bilan mitigé. "Ça a mis longtemps à démarrer. On avait profité de travaux en 2007 pour installer une cuve pour le bioéthanol, mais cela reste marginal. On doit vendre 4 000 litres par mois.
Rentabilisé en quelques mois
Guillaume Ravier, originaire d'Yssingeaux, est formateur technique pour Point S qui installe des boitiers Biomotors. "Chaque semaine, il s'ouvre en moyenne 4 stations en France. Le tarif moyen d'un litre de bioéthanol est de 0,69 euro alors qu'il est de 1,50 euro pour l'essence sans plomb. La rentabilité varie de 8 à 18 mois, 8 mois pour une personne qui fait un plein par semaine."
Tous les véhicules ne sont pas compatibles
A Auto-listing Yssingeaux, on installe des boitiers depuis huit ans. "J'en installe de moins en moins, le dernier remonte à 2018. Il n'y a pas vraiment d'engouement. Et tous les véhicules ne sont pas compatibles", témoigne Patrick Pichon, le responsable.