Suite à un appel à la grève déposé par la CGT, des agents des ADMR et UNA Sainte-Elisabeth en Haute-Loire participent au mouvement de protestation. Ils réclament de meilleures conditions de travail à travers des revalorisations salariales, des remboursements de frais kilométriques supérieurs et une reconnaissance de leur métier.
Les agents du service d'aide à domicile en Haute-Loire sont en colère et ils le font savoir. Quatre associations ADMR sont en grève depuis lundi (Tence, Bas-en-Basset, Langeac et Saint-Paulien). Les autres le seront mardi : UNA, ADMR d'Yssingeaux, Monistrol-sur-Loire, Saint-Maurice-de-Lignon et Le Monastier-sur-Gazeille.
Deuxième grève à Tence en trois mois
A Tence, c'est le deuxième mouvement de grève après celui d'octobre, à la suite duquel les agents ont obtenu un centime de plus pour les frais kilométriques. "On avance l'argent et cela peut représenter 150 euros sur des salaires bas", indiquent Florence Boutarel et Florence Poully, représentantes du personnel. Sur les 22 salariées de l'ADMR de Tence, 18 participent à la grève. Les agents ont défilé en ville avec une banderole et faisaient signer une pétition. "On exige de plus en plus de nous sans contreparties. On nous dit que c'est un métier d'avenir pour le maintien à domicile des personnes âgées et des malades mais il faut dire qu'on fait un boulot ingrat, difficile. Quand on réclame, on ne nous accorde que des miettes et du mépris. Les jeunes ne sont pas intéressés par ce travail exercé dans de telles conditions."
Une rencontre au Département en décembre
Une rencontre s'était déroulée le 11 décembre. Une délégation de salariés du secteur de l’aide à domicile (ADMR et UNA 43) accompagnée par la secrétaire du syndicat CGT des organismes sociaux a été reçue par Michel Decolin, vice-président du conseil départemental en charge des solidarités sociales, et Valérie Kremski Frey, directrice générale adjointe de la Divis.
La réunion a permis aux salariés d’exposer les difficultés sur la dégradation de leurs conditions de travail. « Au quotidien, les salariés survivent avec un salaire de misère, du stress, de la pénibilité, de l'épuisement, de la pression, des plannings morcelés et mal organisés, des changements de plannings incessants, une amplitude horaire allant jusqu’à 12 heures. Ils travaillent le week-end, les jours fériés et doivent être disponibles à tout instant et utilisent leurs véhicules personnels. Les frais de déplacements en raison des nombreux kilomètres qu’ils sont amenés à parcourir s’avèrent ainsi très importants au quotidien. »
Une revalorisation jugée insuffisante
A la fin de l’année 2018, le Département a décidé d’une revalorisation de 10 centimes en 2 fois, à savoir 5 centimes au 1er janvier 2019 et 1er janvier 2020. « Or celle-ci est bien insuffisante et loin des attentes des salariés qui demandent une indemnisation d’encore 15 centimes des frais kilométriques pour parvenir enfin à couvrir leurs dépenses réelles. »
Les salariés de l’aide à domicile exigent également une augmentation de leurs salaires.
Grève ce lundi et mardi en Haute-Loire
Déterminées à faire avancer leurs revendications, à savoir, une véritable reconnaissance de leur métier avec un accès à des formations qualifiantes adaptées, une revalorisation de leur salaire et de l’indemnisation kilométrique, une véritable couverture de santé prenant en charge la totalité des restes à charge, les salariés sont donc en grève depuis ce lundi ou mardi dans les différentes associations du département.
Les actions se poursuivent mardi à partir de 9 heures pour l’UNA43, à partir de 13 heures pour les ADMR d’Yssingeaux, 13 h 30 pour Saint-Maurice-de-Lignon, de 14 heures pour le Monastier-sur-Gazeille et à partir de 14 h 45 à Monistrol-sur-Loire.