Depuis l'annonce de la fermeture du centre AFPA (Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes) de Saint-Germain-Laprade, les salariés se battent pour sauver le seul centre de formation pour adultes de Haute-Loire. Ils évoquent des pistes sérieuses pour trouver une solution dans les semaines à venir.
Ils sont attachés à la formation professionnelle et au modèle prôné par l'AFPA depuis sa création. Les salariés du centre de Saint-Germain-Laprade, dont les locaux se trouvent en face de l'usine Michelin, sont allés frapper aux différentes portes des décideurs. Ils ont rencontré Isabelle Valentin, députée, Laurent Wauquiez, le président de Région, Yves Rousset, le préfet.
"On est étonnés que les 1 541 suppressions d'emploi et la fermeture de 38 centres ne fassent pas plus de bruit. C'est l'un des plus grands plans sociaux", regrette Isabelle Fichet, déléguée syndicale Force Ouvrière.
Des logements sur place, un plateau technique, un savoir-faire
Les représentants des salariés espèrent pouvoir bénéficier du Plan d'Investissement Compétence (PIC), avec ses 15 milliards d'euros sur cinq ans. Pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, cela représenterait 613 millions d'euros. "Pour nous, c'est ce qui doit sauver l'AFPA. On a une fenêtre", estime Laurent Dufaud, délégué syndical CGT. "Avec la préfecture et la Direccte (inspection du travail), on a le même constat : les entreprises cherchent des personnels formés et qualifiés, et l'AFPA est en mesure de répondre à cette demande." L'AFPA propose une vingtaine de formations dans les métiers du bâtiment, le transport, le bois et l'administration. Sa grande force est aussi de disposer de 112 chambres sur son site de Saint-Germain-Laprade.
Pour les représentants syndicaux, la direction n'y mettrait pas du sien. "Il faut que notre direction se bouge. On va essayer de l'embarquer avec nous. On va se battre jusqu'au dernier souffle", assure Laurent Dufaud.
Changer le mode de choix
Les salariés souhaitent aussi provoquer rapidement une table ronde pour évoquer le problème de la formation professionnelle entre des besoins des entreprises d'un côté et un centre AFPA vide de stagiaires. "On propose une Délégation de service public pour avoir une utilisation plus rationnelle des moyens et ainsi favoriser les entreprises qui disposent de tous les pré-requis pour former. Avec les appels d'offres, c'est considérer que tout est marchandable", estime Isabelle Fichet.
Le 6 mars, le Comité central d'établissement (CCE) doit rendre son avis sur le Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) pour connaître l'avenir du centre AFPA de Haute-Loire