mardi, 23 octobre 2018 12:50

Sécheresse : les agriculteurs condamnés à acheter du fourrage

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Les effets de la sécheresse sont ressentis depuis plusieurs mois par les agriculteurs, obligés d'acheter du fourrage et d'attaquer les stocks. Exemple à Saint-Romain-Lachalm au sein de la ferme de la famille Peyrard.

Le GAEC de Minival de la famille Peyrard à Saint-Romain-Lachalm a perdu son autonomie cette année. D'ordinaire, le foin et la paille récoltés sur leurs 130 hectares de cultures, prairies ou céréales, leur permettent de subvenir aux besoins quotidiens pour leurs 100 vaches allaitantes de la race limousine.

Moins de bottes de foin et paille qu'à l'accoutumée

Cet été, Dominique, Nicolas et Cécile Peyrard, qui ont pris la suite de leurs parents, Michel et Marie-Pierre, entre 2000 et 2008, se sont résolus à acheter du fourrage. "On a fait 900 bottes contre 1 300 habituellement", indique Dominique Peyrard. Les 100 vaches ont besoin de 6 bottes par jour. "On a acheté 58 tonnes cet été. Et il était grand temps. Les Allemands sont venus se servir juste après." L'eau fait cruellement défaut : "On n'a pas eu 40 litres depuis le 10 juin", note Nicolas Peyrard.

La neige de mai et le manque de pluie tout l'été

D'autres effets sont à craindre en 2019. "Au printemps, on risque de devoir mettre de l'engrais car les prairies ont souffert." Le 13 mai, la neige est aussi venue coucher la luzerne. Elle a aussi détruit 4 tunnels de 75 mètres pour les petits fruits rouges. "On avait bâché la veille", regrette Cécile Peyrard, qui s'occupe de cette partie de l'exploitation. "En 2017, c'est le gel qui avait posé problème. Là, c'est la neige, en plus des problèmes de recrutement de main d'oeuvre. La neige a causé un déséquilibre. Les framboises se sont épuisées."

"On verra en 2019 mais les problèmes ne sont peut-être pas finis."

Le Mézenc placé en calamité agricole ?

La Confédération paysanne demande le placement de toute la Haute-Loire en calamité agricole. Illogique, répond le préfet, qui met en avant les spécificités locales. Une commission départementale se réunira en décembre pour faire le point avant que les dossiers montent à Paris. Le Mézenc pourrait être un secteur concerné, tant cette zone s'appuie essentiellement sur les prairies. "Mais la Haute-Loire n'est pas le département le plus touché par la sécheresse", fait remarquer Agnès Delsol, ingénieure en chef des ponts, des eaux et des forêts, à la Direction départementale des territoires (DDT).

Dernière modification le mardi, 23 octobre 2018 14:41

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