lundi, 27 août 2018 10:11

Pourquoi autant de démissions chez les maires depuis 2014 ?

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Une enquête récente de l'AFP montre qu'il y a un malaise profond chez les maires. Plus de 1 000 d'entre eux ont démissionné de leurs fonctions depuis les élections municipales de 2014. Ce nombre est deux fois plus élevé que pour le mandat précédent.

En Haute-Loire, si les raisons sont multiples, plusieurs communes ont effectué des élections municipales suite à des démissions : Saint-Didier-en-Velay, Saint-Hostien, Queyrières, Champclause, Saint-Julien-Molhesabate.

« Les maires ruraux dénoncent depuis plusieurs années des dérives qui expliquent pourquoi de nombreux maires jettent l'éponge. Le risque est que lors des prochaines élections municipales de mars 2020 beaucoup de communes rurales se retrouvent sans candidat », craint Pierre Gentes, maire de Laussonne et président des Maires ruraux de Haute-Loire.

« Au terme de mon quatrième mandat d'élu municipal, je constate que la situation s'aggrave, mandat après mandat. »

« Les maires sont au "four et moulin" avec très peu de moyens humains et techniques mais avec des entraves de toutes sortes (toujours plus de normes, Vigipirate, exigence de la population, obligations imposées par l'Etat...). »

« Les budgets communaux sont difficiles à équilibrer car la ressource financière a été orientée à la baisse pendant six ans. Aujourd'hui, même si elle ne baisse plus globalement, il reste de nombreuses incertitudes avec la compensation de la taxe d’habitation. Avec le jeu des fusions de communautés de communes ou d'agglomération, certaines communes se retrouvent avec des critères financiers modifiés. C'est à partir de ces critères que sont calculées certaines dotations. C'est ainsi que certaines communes perdent des montants importants dans leur budget. La population ne comprend pas cela et serait tentée de sanctionner le maire qui n'y est pour rien. Ce type de difficulté budgétaire fait que des maires ne peuvent plus tenir les engagements sur lesquels ils ont été élus en 2014. »

Pour Pierre Gentes, « nous sommes face à une véritable "crise de vocation" pour l'activité de maire rural. Des maires ont déjà annoncé qu'ils abandonnaient à la fin du mandat actuel. »

Dernière modification le lundi, 27 août 2018 10:54

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