jeudi, 12 avril 2018 14:47

Demandeurs d’asile : des besoins et des soutiens en Haute-Loire

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Le collectif de soutien aux demandeurs d'asile et sans-papiers de Haute-Loire RESF43, reste plus que jamais mobilisé dans un contexte de durcissement annoncé des conditions d’accueil des populations migrantes.

Les bénévoles du Réseau Education Sans Frontières 43 (RESF43) font un travail social tous azimuts auprès des demandeurs d’asile, sans-papiers, qui vivent ou transitent sur le territoire altiligérien.

A l’occasion d’une conférence de presse à la Maison de la citoyenneté au Puy-en-Velay, l’équipe de RSF43 a fait le point sur la situation actuelle locale des sans-papiers, des familles ou personnes déboutées du droit d'asile, de la situation particulière des mineurs non accompagnés arrivés sur le département.

L’état des lieux permet de mieux saisir la situation, (de se familiariser au passage avec les inévitables sigles en usage) et, sans doute, de relativiser l’importance du flux de migrants en Haute-Loire, peut-être même de lever certains aprioris.


Les structures d’accueil existantes

Deux CADA (Centre d’accueil des demandeurs d’asile) existent : l’un à Langeac, l’autre au Chambon-sur-Lignon avec une antenne à Yssingeaux et à Saint-Agrève.

Un CAO (Centre d’accueil et d’orientation) fonctionne à Saint-Beauzire au centre Léo-Lagrange. Il héberge des hommes seuls, des familles venant de Calais ou "Dublinés" (inscrits pour la première fois sur un fichier européen lors d'un contrôle dans un pays d'Europe autre que la France) placés par l’Etat.

Pour les mineurs, le DAMIE (Dispositif d’accueil des mineurs isolés étrangers) est mis en place par le Conseil départemental. Il s’occupe de 80 jeunes relevant de l’Aide sociale à l’enfance (ASE).


La suspicion est systématique

Toutefois, 49 jeunes sont actuellement hébergés par les bénévoles du réseau car ils sont exclus du DAMIE, leur situation de mineur n’étant pas reconnue par l’ASE. Il faut signaler que dans 99% des cas, après le passage de ces jeunes devant le juge pour enfants, ils font l’objet d’une ordonnance de placement à… l’ASE !

RESF43 dénonce la « suspicion systématique de mensonge » dont ces mineurs étrangers isolés font l’objet de la part des services du Département les prenant en main au départ pour « évaluer » leur minorité. « Sur les 130 mineurs étrangers isolés passés par l'ASE de Haute-Loire sur 4 ans, un seul fait de délinquance a été déploré ». Et de préciser ceci encore « tout le monde salue le grand sérieux de ces jeunes pour apprendre et leur volonté de trouver un emploi. Ils sont d'ailleurs demandés par beaucoup de corps de métiers qui recherchent des apprentis ».

Quelques repères

Vingt familles déboutées du droit d'asile (55 adultes et 66 enfants) bénéficient d'un hébergement d'urgence, soit institutionnel, soit via RESF43 ou des structures caritatives. Ces familles viennent en majorité du Kosovo, d'Albanie, de la RDC (Congo), de Tchétchénie.

Des familles ayant obtenu le statut de réfugiés venant de Syrie, d'Iran... vivent dans des conditions de logement, d'accompagnement correctes.

D'autres originaires du Maghreb sont sans droit et moins bien identifiées. Les "Dublinés" (environ 80 personnes) sont également sans droits.

« En Haute-Loire, c'est au maximum 500 personnes au total pour une population de 226 000 habitants, soit environ 0,2%, qui sont accueillies. Pas de quoi crier à l'invasion ! »

Par ailleurs, RESF43 a fait le point sur l'évolution des travaux menés dans le cadre des Etats Généraux des Migrations suite à l'appel de 470 associations.

Contact 04 43 06 06 55 ou 04 71 77 03 32 et resf43@no-log.org


Pour aller plus loin...

Pour aller plus loin sur ces questions cruciales, à l’heure de la discussion à l’Assemblée nationale du projet de loi « Asile et immigration », on ne peut que conseiller de regarder sur le site de Télérama (ici) un documentaire de Valérie Denesle.

Sous le titre « Je suis votre avocat », la réalisatrice invite à suivre le travail de l'avocat Gilles Piquois, qui depuis trente ans, défend les demandeurs d’asile déboutés. Aucune chaîne de télévision n'ayant souhaité diffuser ce film, Télérama a décidé de le mettre en ligne, en accès gratuit. Le document est visible jusqu'au 13 mai.

Dernière modification le jeudi, 12 avril 2018 16:25

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