lundi, 02 avril 2018 16:43

Yssingeaux : risques psycho-sociaux et santé au travail au centre d'une rencontre-débat jeudi

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Jeudi 5 avril, l'association "Lire et écouter la Grenette" d'Yssingeaux organise une soirée-débat en partenariat avec l'AIST (service de santé par le travail) sur le thème des risques psycho-sociaux.

La soirée se déroulera en deux temps. On démarre à 18 h 30 avec la projection du documentaire "Entrée du personnel" de Manuela Frésil qui traite, en 59 minutes percutantes, de la violence au travail puis on poursuit à 19 h 30 sur la conférence-débat

Depuis les années 2000, les risques psychosociaux sont de plus en plus médiatisés. De quoi parle-t-on? Vers qui se tourner? Comment alerter? Quels leviers d'action pour réduire ces risques? La santé, le travail et la prévention sont des notions essentielles pour discuter de ces phénomènes.

La soirée sera animée par Lucile Rouanet (médecin du Travail), Thomas Barthelemy (ergonome) et Gaspard Gravier, responsable du pole AIST. Au cours de cette conférence, les intervenants tenteront de les définir et de faire comprendre en quoi l'organisation du travail peut être vecteur de santé et de développement ou au contraire de souffrance.

Signalons que l'on peut n'assister qu'à la conférence à 19 h 30. L'entrée est libre et gratuite.


Un documentaire percutant pour introduire le sujet

Le documentaire projeté pour illustrer le sujet est remarquable. Il a été tourné au coeur des abattoirs industriels français. On assiste à l'emballement des cadences, la répétition infernale, l'affolement des gestes quotidiens. Voici ce qu'en disait Mathilde Blotière dans Télértama lors de sa sortie en salle en 2013.

"C'est d'abord la violence des ima­ges qui saute aux aux yeux : les cadavres sanguinolents au bout des crocs, les chairs roses tressautant sur les chaînes, ces humains indifférenciés sous la blancheur clinique des blouses. Puis, c'est la parole de ces hommes et femmes de tous âges, lucide et forte, qui frappe. Recueillis anonymement (peur des représailles), lus en voix off par des comédien(ne)s, leurs témoignages rendent compte d'une totale aliénation. « La retraite, oui, on aimerait bien en profiter au moins deux ans », disent-ils.

Des entrailles de cette usine à viande, qui broient les travailleurs aussi sûrement que les bêtes, on ressort éreintés. Pourtant, ça ne dure que cinquante-neuf minutes, mais la réalisatrice nous fait ressentir, jusque dans nos muscles, les ravages du travail à la chaîne. En demandant aux volontaires de mimer le geste qu'ils doivent accomplir à leur poste, huit heures durant, elle démontre la métamorphose de l'humain en automate.

Cadences démentes, cynisme d'un management qui se fiche d'épuiser sa main-d'oeuvre tant que la crise lui fournit son comptant de « chair fraîche »... Ce brûlot dénonce l'une des pires aberrations de notre temps : les progrès de la mécanisation, loin d'aider les ouvriers, les ont maintenus en enfer."

Dernière modification le lundi, 02 avril 2018 17:23

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