mercredi, 13 décembre 2017 14:07

Sicala : mouvement de fronde d'élus dans l'Est de la Haute-Loire

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Deux collectivités ont voté en faveur d'une sortie du syndicat qui gère l'aménagement des rivières en Haute-Loire. D'autres communautés de communes pourraient être tentées d'emboîter le pas.

Un Brexit à la mode Haute-Loire s'est engagé depuis le début de semaine. Cela concerne le Sicala (Syndicat intercommunal d'aménagement de la Loire et ses affluents).

Lundi, le Pays de Montfaucon a voté en faveur d'une sortie du syndicat. Mardi soir, les élus de Loire Semène ont également validé ce choix de quitter cette structure départementale qui s'occupe d'entretenir les rivières et zones humides.

Une cotisation de 1,60 € par habitant

Les collectivités réfractaires pointent du doigt la gouvernance du Sicala, la cotisation élevée (1,60 € par habitant) et le manque d'écoute. En clair, Loire Semène n'est pas satisfait des prestations fournies et pense pouvoir faire mieux avec la même somme via d'autres partenariats. D'où cette volonté de quitter le Sicala, malgré une procédure longue, compliquée et à l'issue incertaine. "Il est important de pouvoir garder son destin en main. La centralisation du pouvoir a ses limites", estime Bruno Marcon, maire de La Séauve-sur-Semène. "Le problème clé est la gouvernance. Pour être entendu, il faut signifier qu'on veut partir. C'est déjà arrivé que des communes sortent du Sicala", affirme de son côté Claude Vial, maire d'Aurec-sur-Loire.

La question du Gemapi

Lundi soir, le Pays de Montfaucon a ouvert la voie. Pour Bernard Souvignet, maire de Raucoules et président de la communauté de communes, le Sicala a mal préparé le passage à la compétence Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) à compter du 1er janvier 2018. "On reste dans le flou. On manque de perspective. On dépense beaucoup d'argent pour les études, beaucoup moins pour les réalisations", témoigne Bernard Souvignet qui veut garder une option de retour en arrière en cas d'amélioration des relations.

Le président répond

Pour Jean-Jacques Faucher, maire de Brioude et président du Sicala, les arguments sont surprenants. "Les communautés de communes ont toujours pris part aux décisions. Il n'y a pas de gouvernance cachée. Après, je suis d'accord qu'on peut toujours améliorer. Comme pour le Brexit des Anglais, ça ne peut pas se faire comme ça. Les collectivités ont des engagements juridiques et financiers. Il me semble que ces deux collectivités sont isolées. La porte reste ouverte pour discuter de façon raisonnée."

D'autres collectivités de Haute-Loire semblent pourtant entrées dans une réflexion autour d'une sortie du Sicala. A l'inverse, certaines collectivités affichent leur satisfaction, à l'image du Haut-Lignon qui considère que le Sicala remplit pleinement et correctement sa fonction.

Dernière modification le dimanche, 17 décembre 2017 19:42

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