Philippe Piron, le désormais ex-maire de Queyrières, après l'annonce de sa démission, a souhaité développer les raisons de cette décision.
"Réussir son mandat de maire d’une petite commune rurale, c’est une alchimie aussi délicate que réussir un bon civet de lièvre. L’essentiel est d’avoir tous les bons ingrédients, mais parfois, certains viennent à manquer : les routes de la commune se dégradent plus vite que vous ne pouvez les entretenir, c’est la feuille de laurier qui est absente ; votre démographie est en baisse et vieillissante, c’est la barde qui n’a pas beaucoup de gras ; les chiens errants prennent un peu trop de place, disons que le vin de la sauce est bouchonné ; l’Etat vous pressurise chaque année davantage quant à vos dotations, cette fois c’est qu’il ne reste qu’un fond de bouteille du précieux nectar…
Pourtant, bon an mal an, le ragoût aura toujours un délicieux fumet, pour peu que vous sachiez le laisser mijoter des heures durant, remuant de temps en temps, goûtant le bouillon puis remettant le couvercle dessus…
La tâche parfois ingrate de l’édile apporte aussi de beaux sentiments de fierté et de service rendu.
Mais dans la recette de Queyrières, c’est le lièvre qui est venu à manquer dans la marmite!!!
Une équipe rapprochée qui oublie le sens du bien commun pour privilégier le bien propre ne permet pas de régaler les convives ; le chef cuisinier n’ose plus mettre son plat sur la table.
Etre élu, surtout si on fait partie du bureau exécutif, ne permet aucune place aux faveurs du bien privé s’il est mis en balance avec le bien communal.
Si des prises de position dans notre conseil municipal, peut être par trop renouvelé en 2014, avaient déjà montré plusieurs fois cet attachement à la propriété foncière individuelle, une véritable pierre d’achoppement apparue en cette fin d’été ne me laisse d’autre choix que de me désolidariser de l’équipe.
Continuer, voire terminer mon mandat voudrait signifier être en accord avec ces pratiques, position que je réfute totalement et ne veux en rien cautionner .
J’ai donc adressé ma lettre de démission au Préfet de la Haute-Loire qui l’a acceptée.
Sans rancœur aucune, je tiens à remercier chacun pour les moments partagés et le travail accompli ; être élu municipal demande beaucoup d’abnégation et reste une tâche bien ingrate.
Je souhaite beaucoup de réussite et de clairvoyance à l’équipe qui continuera le travail sur la belle commune de Queyrières."