"Le radon, un risque méconnu", tel était le titre de la conférence donnée vendredi soir au Chambon-sur-Lignon dans le cadre de la Fête de la science, Labo 43/07. Où l'on apprend que ce gaz radioactif naturel est très présent en Haute-Loire. Dangereux, on peut tout de même s'en prémunir.
Julien Syren, ingénieur géologue, responsable du service radon au laboratoire CRIIRAD1 (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) de Valence, est venu éclairer une belle assistance vendredi soir au Chambon-sur-Lignon sur ce gaz radioactif d’origine naturelle, très présent en Haute-Loire du fait des roches magmatiques et granitiques. La Haute-Loire est d'ailleurs l'un des 31 départements où des contrôles sont obligatoires depuis 2004 pour les établissements recevant du public, comme les écoles, les crèches ou les hôpitaux.
Un fumeur est davantage exposé
Le radon est issu de la désintégration de l’uranium et du radium présents naturellement dans le sol et les roches. En se désintégrant, il forme des descendants solides, eux-mêmes radioactifs. Ces descendants peuvent se fixer sur les aérosols de l’air et, une fois inhalés, se déposer le long des voies respiratoires en provoquant leur irradiation. Il est classé par le Centre international de recherche sur le cancer comme cancérigène certain pour le poumon. C'est le deuxième cas de cancer du poumon, derrière le tabac. "Le risque est d'ailleurs plus important chez un fumeur", ajoute le spécialiste.
Le drainage, la meilleure solution
Le radon reste peu connu du grand public... et des professionnels du bâtiment. "Ils ne sont malheureusement pas formés", regrette Julien Syren qui a pu apporter des conseils pour se prémunir des risques du radon. "La première solution est d'empêcher le radon d'entrer dans sa maison. Le drainage est très efficace et je le conseille pour les constructions neuves. Il suffit de creuser un puisard relié à un tuyau et une pompe. Ce puisard va attirer le radon et cela va permettre de l'évacuer vers l'extérieur."
Ouvrir ses fenêtres pour aérer, c'est bien mais insuffisant
La deuxième solution est la ventilation mécanique, néanmoins plus coûteuse. "Il ne suffit pas d'ouvrir ses fenêtres et d'aérer. Il faut mettre les locaux en surpression, soit en utilisant une insufflation mécanique, soit une ventilation double flux."
Au Chambon-sur-Lignon, la Criirad a réalisé un diagnostic à la maison d'enfants Les Ecureuils. Dans le bâtiment administratif, la solution de l'insufflation mécanique a été optée et les résultats sont saisissants. "Le bâtiment est semi-enterré, il a un contact plus important que la normale avec le sol et présente un risque plus élevé."
Une analyse proposée par la Criirad
Vous voulez savoir si votre habitation est concernée par le radon ? La Criirad peut réaliser une analyse à partir de 64 euros.
Contact : 04 75 41 82 50 ou 04 75 41 82 58 (du lundi au vendredi de 10 heures à 12 heures.
Mail : radon@criirad.org