vendredi, 20 octobre 2017 09:48

FDSEA : "pénurie de beurre… la grande distribution ne veut pas payer"

|| || Photo DR||

Le syndicat agricole majoritaire FDSEA de Haute-Loire nous a fait parvenir un communiqué pour éclairer les consommateurs sur la question du prix du beurre et sa relative pénurie.

"Vous avez certainement dû le constater le beurre commence à se faire rare dans les rayons des grandes surfaces et le mot « pénurie » est utilisé. Comment notre pays qui après la dernière guerre a fait en sorte d’apporter la sécurité alimentaire à sa population peut-il en arriver là !

Un Poker menteur...

Nous souhaitons apporter en ces quelques lignes des précisions sur un « Poker menteur » que joue actuellement la grande distribution.

Au cours des dernières années, l’image du beurre, sa réputation et « son traitement médiatique » ont radicalement changé. La matière grasse laitière, longtemps décriée au profit des matières grasses végétales, retrouve aujourd’hui ses notes de noblesse. La demande mondiale et européenne a ainsi fortement augmenté et l’émergence de nouveaux marchés en Chine accentue le phénomène. 2016 a été une année noire pour les producteurs de lait, la conjoncture de prix bas a entrainé une baisse du nombre d’exploitants laitiers et du coup des volumes produits, ceci n’explique pas tout..."

Une affaire révélatrice de tensions

"L’absence de beurre en rayon est révélatrice de tensions entre certaines enseignes de la grande distribution et leurs fournisseurs.

Partout dans le monde, la demande en beurre supérieure à l’offre tire les prix vers des sommets. Or, dans un contexte de guerre des prix entre distributeurs, la majorité des centrales d’achats françaises refusent de procéder à des hausses tarifaires nécessaires. Selon certains opérateurs, s’approvisionner en beurre dans la grande distribution serait actuellement devenu plus intéressant pour certains professionnels (croissanteries, boulangeries, pâtisseries...) que de s’approvisionner sur les marchés de gros. Le prix du beurre au consommateur a augmenté de 6 % entre août 2016 et août 2017 en France, quand dans le même temps il a augmenté de 72 % en Allemagne.

Cette faible répercussion du prix empêche les industriels laitiers à maintenir un approvisionnement normal des rayons face à une demande internationale dynamique !

Les Etats généraux de l’alimentation ont mis en avant la composition du prix. Il est nécessaire d’introduire le coût de revient dans la relation commerciale ce qui devrait se mettre en place prochainement. Ce rapport de force n’était pas favorable aux agriculteurs auparavant espérons qu’il le devienne sinon le mot pénurie sur d’autres produits agricoles pourrait bien se répéter."

Dernière modification le vendredi, 20 octobre 2017 10:04

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