dimanche, 28 février 2016 17:17

Pays des sucs : ils créent une pièce de théâtre en patois

La parité règne dans la troupe patoisante.|Jean Cottier, l'auteur, confirme qu'exigence peut rimer avec jovialité.| La parité règne dans la troupe patoisante.|Jean Cottier, l'auteur, confirme qu'exigence peut rimer avec jovialité.| ||
Sous l’égide du groupe folklorique Los Esclops dos cinqjalhs, quinze passionnés répètent une pièce en langue d'Oc.

Depuis le 9 juin, une fois par semaine, ils se retrouvent avec assiduité, concentrés et joyeux à la fois. Un livret à la main, à l’image des multiples troupes de théâtre amateur de la région, ils répètent leur texte avec l’objectif de monter sur les planches. Mais leur démarche est originale à deux titres. La pièce qu’ils répètent est une œuvre originale qui a été imaginée spécialement pour eux et avec eux. Et surtout, ce texte est écrit intégralement en patois par un éminent spécialiste Jean Cottier. A l’exception de deux personnages sur la quinzaine qu’elle comporte, elle ne fait appel qu’au langage courant parlé par leurs aïeux. Cette langue occitane, ils l’ont tous entendu, peu ou prou, sonner dans leurs oreilles d’enfant. Leurs parents, leurs grands-parents, la pratiquaient dans le cercle familial et, au-delà, dans la plupart de leurs activités. C’était il y a 40, 50, 60, voire 70 années en arrière au pays des sucs et ses alentours.


Autour de la table, réunis sous l’égide du groupe folklorique Los Esclops dos cinqjalhs, Marinette, Michel, Ginette, Jacques, Marie-Jo, Bernard, Monique, Robert, Agnès et les autres. Dans une déclinaison d’âge de 50 à 75 ans, ils habitent à Saint-Julien-du-Pinet, Retournac, Grazac, Yssingeaux… Ils font le pari de transmettre ce trésor culturel aux jeunes générations, via une pièce de théâtre qui parlera de la vie, de ses joies et de ses difficultés aussi. Le spectateur plongera 70 ans en arrière pour suivre les péripéties qui conduiront, ou ne conduiront pas, au mariage de Baptiston, fringant célibataire trentenaire. Des traits d’humour agrémenteront le propos. Mais on ne tombera pas dans la farce. Car cette belle langue d’Oc mérite mieux que ça, assurent d’une même voix les patoisants devenus comédiens. Des respirations musicales, des intermèdes dansés, jalonneront la progression de l’intrigue dont on vous taira les détails, pour ménager le suspense.

Pour  l’heure, aucune date pour la première représentation n’est arrêtée. D’ailleurs, les avis sur l’état d’avancement de la création divergent. « On travaille d’arrache-pied. On se produira ce printemps », lance Michel. Tandis que Jacques s’insurge : « On ne sera jamais prêts. Il faut plutôt se projeter sur l’automne. » Une chose est sûre, la troupe vise des petites salles de préférence. On songe à Beaux, Saint-Jeures, Araules… « On est déjà demandé à Vorey » lance Marie-Jo qui interprétera la Tonia, un des deux rôles en français.

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L'auteur, Jean Cottier, président du groupe folklorique Los Esclops dos cinqjalhs, est un amoureux inconditionnel du patois et de la culture occitane qu’il s’efforce de transmettre avec ténacité. Il intervient ainsi lors de temps d’animation périscolaires dans les écoles du pays des sucs. Et il est exigeant : « Le patois est une langue suffisamment riche pour qu’on l’utilise dans toute sa variété de vocabulaire. Je proscris les répétitions de mots et je veux que les verbes soient correctement conjugués. »



Le groupe folklorique Los Esclops dos cinqjalhs
Contact : 04 71 59 12 30 ; 04 71 59 11 70 ; 04 71 08 14 56
Dernière modification le dimanche, 28 février 2016 21:49

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