jeudi, 23 février 2017 08:33

Poubelles à puce : le Sictom de Tence livre ses vérités

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Toujours confrontés à un collectif d'opposants depuis le lancement des poubelles à puces, les élus du Sictom ont décidé de jouer la carte de la communication. Et de rétablir leurs vérités.

Mardi après-midi, avant de recevoir une délégation du Collectif valorisons nos déchets (CVD) et de tenir un conseil syndical du Sictom (Syndicat intercommunal de collecte et de traitement des ordures ménagères) Entre Monts et Vallées (réunissant le Pays de Montfaucon, le Haut-Lignon, le Haut-Vivarais et le Mézenc), trois responsables du syndicat ont réuni la presse pour communiquer autour de la politique mise en place. Joël Lacour, président, Jean Neyron et Jean-Michel Eyraud, vice-présidents, ont rappelé leur engagement, voulant afficher l'image exemplaire d'un territoire "zéro déchet zéro gaspillage !"

Pourquoi le choix des poubelles individuelles ?

En 2010, quand les élus du Sictom font le choix des poubelles individuelles équipées d'une puce, cela s'inscrit dans le Grenelle de l'environnement. Le but est de réduire le volume des ordures ménagères et d'inciter au tri par le jeu d'une redevance incitative.

Pour les responsables du Sictom, aujourd'hui, l'ancienne équipe a raté sa communication "Mea Culpa", reconnaît Joël Lacour, président actuel et déjà élu sous la précédente mandature. "La redevance était le seul choix proposé à l'époque. La taxe n'est arrivée qu'en 2013."

Désormais, le Sictom fait le choix de la taxe, s'appuyant sur les impôts fonciers de chaque propriétaire.

Une tarification incitative pour 2019 ?

Le Sictom annonce que le comptage des levées de bac va débuter au deuxième trimestre 2017. Il s'agit ici d'un test pour vérifier l'organisation de ce système. Les quatre communautés de communes devront valider ou non ce système en octobre 2018 pour une mise en oeuvre de la Taxe d'enlèvement des ordures ménagères incitative (TEOMI) en 2019.

Où en est la distribution des bacs individuels ?

Selon des chiffres transmis par le Sictom, sur les 14 000 bacs estimés en 2011, au début de la distribution, 12 151 poubelles ont rejoint leur destination. 87 % des poubelles ont été livrées. Le Pays de Montfaucon fait office de meilleur élève avec 3 399 bacs, soit la quasi totalité des logements. A l'inverse, Val'Eyrieux avec 1 544 bacs sont en retard. Cela représente les deux tiers. La commune de Saint-Agrève notamment est farouchement opposée à ce système.

Villemarché, le grand échec

"Le centre d'enfouissement de Villemarché, situé entre Tence et Montfaucon-en-Velay, est fermé depuis la fin d'année 2016. Mais le Sictom va devoir payer jusqu'en... 2042. Créé en 1973, le premier casier a été rempli en 2009. Mais le second casier, d'un volume équivalent, n'aura duré que 8 ans contre 26 ans pour le premier. Le Sictom a dû remplir de terre chaque semaine pour réduire les nuisances et des encombrants ont été jetés, occupant beaucoup de place pour rien. "On a payé aujourd'hui moins du tiers de la construction", reconnaît Jean-Michel Eyraud, vice-président au Sictom. "Cette construction a été mise à la charge des générations futures par un amortissement fort long."

Diminuer le volume de poubelles pour réduire les factures

Le budget de fonctionnement du Sictom est en croissance, surtout en raison des dépenses de fonctionnement avec les frais liés à la fermeture de Villemarché. Désormais, toutes les ordures ménagères sont envoyées chez Altriom à Polignac (13,50 euros la tonne pour le transport et 117,70 euros par tonne pour le traitement). Les encombrants sont emmenés au Chambon-Feugerolles pour 117,70 euros la tonne.

Depuis 2010, le volume des ordures ménagères a baissé, passant de 7 300 tonnes en 2010 à 4 500 tonnes en 2016. Le tri a aussi augmenté de façon significative (152 éco-points, soit un éco-point pour 167 habitants en moyenne) mais dans des proportions moindres et à des niveaux différents selon les secteurs. Le compostage a aussi été favorisé par la distribution de bacs. "Selon les chiffres d'Eco Emballages, un organisme indépendant, on est performant", assure Jean-Michel Eyraud.

Un projet de "recyclerie"

Suite à une étude menée par la Fondation de l'Armée du salut, le Sictom va créer une recyclerie dans les déchetteries de Dunières, Le Chambon-sur-Lignon et Le Monastier-sur-Gazeille. Cette "recyclerie", qui sera animée par l'Armée du salut, s'occupera des encombrants et des objets valorisables (livres, vaisselle, vêtements). "On sera payé 100 euros la tonne au lieu de payer 117 euros la tonne en les emmenant au Chambon-Feugerolles. Et cela va permettre de créer des emplois solidaires", estime Jean-Michel Eyraud.

Saint-Agrève : la réponse du Sictom

Suite à la levée de bouclier d'opposants sur Saint-Agrève, les responsables du Sictom montent au front. "Le maire de Saint-Agrève affirme qu'on a enlevé les bacs collectifs sans son autorisation. C'est faux. Le maire a écrit à ses administrés il y a un an en leur signalant que les bacs allaient être enlevés. A partir de 70 % de bacs individuels distribués par quartier, on estime qu'on peut retirer les bacs collectifs. Ce qui est fait", argumentent Joël Lacour et Jean-Michel Eyraud.

Dernière modification le samedi, 25 février 2017 08:59

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