dimanche, 21 janvier 2018 13:50

Mars : une émouvante solidarité autour d'un bébé mort-né de parents kosovars

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Lundi après-midi, au cimetière de Mars, petite commune d’Ardèche entre Saint-Agrève et Le Chambon-sur-Lignon, des habitants du Plateau Vivarais-Lignon ont accompagné à sa dernière demeure un bébé mort-né dont les parents, kosovars, déboutés du droit d’asile, sont actuellement accueillis sur le territoire.

« Nous avons été très, très émus de cette situation. Nous avons proposé une place pour cette petite fille dans le tombeau des parents de mon épouse, au cimetière de Mars », raconte Bernard.

Pour ce couple de Saint-Agrève, engagé au sein de l’église protestante, de Plateau Asile Solidarité (PAS), cette décision allait de soi. « Bien sûr, nous avons entendu le message des églises protestantes pour l’accueil des migrants. Mais ce geste va bien au-delà de nos convictions religieuses. D’ailleurs, la chaîne de solidarité qui s’est mise en place autour de cette famille dépasse ces questions de bondieuseries. Catholiques, protestants, athées… nous nous sommes tous mobilisés. A travers des associations comme Plateau Asile Solidarité, le Secours catholique, l’Entraide protestante…, mais aussi des particuliers, comme les autorités. Chacun à son niveau a fait ce qu’il devait faire. La mairie de Mars a accepté que l’enfant soit enterrée dans sa commune, les pompes funèbres ont fait un geste aussi… »

« Finalement, cela a été beaucoup plus simple que nous imaginions au départ. Nous n’avons pas rencontré de réticences des uns ou des autres. Cet acte s’inscrit dans une démarche cohérente. Nous devons être au côté des demandeurs d’asile mais aussi des familles déboutées qui se retrouvent dans des situations intenables. »

Un petit cercueil entre deux autres défunts

Le petit cercueil de Renéa (c’est le nom du bébé mort, qui signifie renaissance) a été niché entre ceux de la mère et du père d’Eveline. 

Un symbole fort sur cette terre de Justes qui conjugue au présent le devoir de solidarité avec les pourchassés.

Et si Bernard et Eveline témoignent aujourd’hui, ce n’est pas par envie de voir les projecteurs se braquer sur eux, mais bien « susciter la réflexion » sur nos devoirs d’humanité. Ici et maintenant.

Dernière modification le dimanche, 21 janvier 2018 20:26

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