vendredi, 21 octobre 2016 13:54

Les pompiers face aux risques psychologiques du métier

Sarah Gstalder, psychologue experte sapeur-pompier en Haute-Loire, et Sylvain Goujard, président de l’Association européenne de psychologie sapeur-pompier (AEPSP).|||| Sarah Gstalder, psychologue experte sapeur-pompier en Haute-Loire, et Sylvain Goujard, président de l’Association européenne de psychologie sapeur-pompier (AEPSP).|||| Photo La Commère 43||||

Jeudi et vendredi, un colloque était organisé à l’Hôtel du Département pour les psychologues qui interviennent auprès des sapeurs-pompiers suite à des sorties traumatisantes. En Haute-Loire, une cellule spécialisée est en place.

Les pompiers aussi ont parfois besoin de soutien. Depuis 2015, en Haute-Loire, quatre interventions ont nécessité le soutien des psychologues, notamment après l’explosion de Bas-en-Basset où trois adolescents étaient morts.

En Haute-Loire, le dispositif est atypique et existe depuis plus de dix ans. Deux psychologues expertes (Sarah Gstalder et Sylvie Chamard) sont entourées de dix équipiers (officiers, pompiers volontaires ou pro) qui établissent le premier contact.

Un pompier sur quatre concerné

On estime à 15 % le nombre de pompiers impactés par du stress post-traumatique. Un pompier sur quatre devra faire face à une intervention très délicate au cours de sa carrière. « On peut être déclenché 24h/24. On est là pour donner des outils de récupération et normaliser la situation. C’est normal de mal dormir pendant quelques jours après une intervention douloureuse », affirme la psychologue altiligérienne.

« Les pompiers sont dans une démarche de performance. A ce titre, ils ont intégré que l’état psychologique est un facteur de réussite dans leur intervention. Alors, ils signalent plus facilement leurs difficultés », estime de son côté le Ligérien Sylvain Goujard, président de l’Association européenne de psychologie sapeur-pompier (AEPSP).

Un statut précaire à valoriser

Reste des chantiers à mener pour ce statut créé à partir de 1991 et surtout après les attentats de 1995. Après les interventions dithyrambiques de responsables politiques de Haute-Loire, le Gardois Vincent Ferrier, les a interpellés. « Le statut reste précaire, à 10 euros de l’heure, et mérite une reconnaissance au sein des SDIS (Service départemental d’incendie et de secours, NDLR). »

Dans le contexte national de menace d’attentats, les psychologues sapeurs-pompiers restent sur le qui-vive. « Il faut s’attendre à de nouvelles situations de crises, des moments dramatiques, dans les années à venir », convient Olivier Cigolotti, sénateur.

Dernière modification le mardi, 25 octobre 2016 18:24

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